France Politique

Ecoutes de Nicolas Sarkozy : les retranscriptions qui incriminent l’ancien président

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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Stefan de Vries - flickr

Mediapart a révélé, mardi 18 mars, la synthèse de retranscription de 7 écoutes téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et son avocat Me Thierry Herzog. Leur contenu est très embarrassant pour l’ancien président de la République.

Soupçonné de « trafic d’influence » dans plusieurs affaires, Nicolas Sarkozy voit sa défense fragilisée par les écoutes judiciaires entre lui et son avocat Me Thierry Herzog. Mediapart en a  publié une synthèse concernant 7 écoutes téléphoniques.
 

Entre le 28 janvier et le 11 février, plusieurs échanges entre les deux hommes confirment qu’ils étaient en lien avec le magistrat à la Cour de cassation, Gilbert Azibert. Ce dernier informait Thierry Herzog de la procédure concernant les agendas de l’ancien président, saisis dans l’affaire Bettencourt. Nicolas Sarkozy voulait faire interdire leur utilisation dans d’autres affaires, notamment celles des financements libyens.

Affaire Bettencourt

Gilbert Azibert était chargé de rencontrer les trois conseillers qui trancheront sur cette question de l’invalidité des agendas, et donc de transmettre les informations à l’avocat de Nicolas Sarokzy. En échange, le magistrat souhaite recevoir l’appui de Nicolas Sarkozy pour obtenir un poste à Monaco. Dans les échanges, l’ancien président s’est dit prêt à l’aider car il « sait parfaitement » tout ce qu’il fait pour lui.
 

Dans les conversations, Nicolas Sarkozy demande ainsi à son avocat si « notre ami Gilbert » a des informations sur l’annulation de la saisie des agendas. Thierry Herzog répond : M. Azibert a « bossé ».  Selon les magistrats qu’il a rencontrés à plusieurs reprises, la procédure se dirigerait vers une annulation de la saisie des agendas « sauf si le droit finit par l’emporter ».
 

« Ce qui va faire du boulot à ces bâtards de Bordeaux », lâche M. Herzog, parlant des magistrats à l’origine de l’enquête sur l’affaire Bettencourt. Jusqu’au 11 février, ce genre de conversations se multiplie, parlant d’un « Gilbert » qui est allé « à la chasse » auprès des magistrats « pour bien lui expliquer » les avancées de la procédure.

Financements libyens

Le 1er février, une conversation concerne cette fois l’affaire des supposés financements libyens pour la campagne de Nicolas Sarkozy. Il en ressort que « Nicolas Sarkozy a été informé par une source non désignée d’un projet de perquisition de ses bureaux », selon Mediapart. Il demande alors à son avocat « de prendre contact avec nos amis pour qu’ils soient attentifs. […] On ne sait jamais », demande-t-il. Ce à quoi répond l’avocat : « je vais quand même appeler mon correspondant ce matin […] parce qu’ils sont obligés de passer par lui ». Une phrase qui « semble désigner une taupe active de Nicolas Sarkozy dans les rouages de l’Etat », explique Medipart.

Fausse ligne téléphonique

Autre élément incriminant l’ancien président : se sachant écoutés sur leurs lignes officielles, toutes ces conversations étaient réalisées sur une ligne « clandestine », ouverte sous une fausse identité : celle d’un certain « Paul Bismuth ». Pire, Nicolas Sarkozy et son avocat préparaient de fausses discussions sur la ligne officielle cette fois « pour que l’on ait l’impression d’avoir une conversation », expliquait Nicolas Sarkozy à son avocat.
 

Las, non seulement les agendas de l’ancien président sont restés entre les mains de la justice, mais les écoutes de leur ligne clandestine ont amené l’ouverture d’une information judiciaire pour « trafic d’influence », le 26 février dernier. 
 

A lire : Affaire Bettencourt : la justice conserve les agendas de Nicolas Sarkozy







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