Pacte de responsabilité : syndicats et patronat encore loin d’un accord
Publié le Par Antoine Sauvêtre
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Mardi 4 mars, le patronat présentait son projet d’accord sur le pacte de responsabilité aux syndicats. Ne comprenant aucune contrepartie chiffrée, les syndicats l’ont unanimement critiqué alors que les deux parties se rencontrent à nouveau ce mercredi matin pour négocier.
Un accord semble encore bien lointain. Au lendemain de la présentation du « relevé de conclusions » du Medef, de la CGPME et de l’Union professionnelle artisanale (UPA), syndicats et patronat se réunissent à nouveau, ce mercredi 5 mars, pour renégocier un texte qui ne satisfait aucun groupement de salariés. Et pour cause. Il ne prévoit pas de contrepartie chiffrée, notamment en termes d’embauches, à la baisse du coût du travail de 30 milliards d’euros promis par le gouvernement. Tout au plus, le Medef appelle à des négociations par branche d’activités : « Les parties signataires demandent aux branches professionnelles d’ouvrir dans les semaines à venir des discussions sur les objectifs d’emploi », précise-t-il, ne donnant toutefois aucune direction concernant la tenue de ces négociations.
Unanimement critiqué
En fin de matinée, les syndicats peuvent signer ce texte, mais leur refus ne fait aucun doute. FO et la CFDT ont d’ores et déjà prévenu qu’ils ne signeraient pas. La CFE-CGC le considère comme une véritable « provocation » du patronat. « Ce texte est un chèque en blanc aux entreprises. Il n’y a aucune contrepartie mesurable et chiffrable en matière de créations d’emploi ou de rémunérations », s’est plaint sa présidente, Carole Couvert. La CGT, elle, va même encore plus loin estimant que ce texte confortait « son opposition au pacte. […] Soit ils reviennent à la raison avec des objectifs quantifiés dans la branche, soit il n’y a pas de pacte de responsabilité », a prévenu son secrétaire national, Laurent Berger.
Le contenu bougera
Même au sein des représentants patronaux, la rédaction du document semble avoir divisé. « Le texte est a minima à cause de la CGPME. [Le président] Jean-François Roubaud dit partout qu’il ne faut rien de mesurable », critiquait l’un des cadres du Medef.
Pour autant, le patronat a fait une promesse : il s’engage à préciser des objectifs « quantifiés » mais seulement « lorsque la baisse des prélèvements sociaux et fiscaux et leurs modalités de mise en œuvre » seront « précisément définies ». Problème : les syndicats disent exactement le contraire. Autrement dit, lors des réunions entre les partenaires sociaux, c’est un peu 'à qui se mouillera le premier'. Une chose est sûre le contenu du document bougera, même si les négociations risquent de durer encore longtemps avant qu’un compromis ne soit transmis au gouvernement.