Gallois/Attali : quand les rapports posent problème à ceux qui les demandent.
Publié le Par Eli Dy
Le rapport de Louis Gallois ne doit être remis que le 05 novembre prochain mais d'ores et déjà, on peut se demander si ce rapport va connaître le même sort que le rapport Attali, à savoir finir dans les poubelles de la République.
Quelques semaines avant la remise du rapport de Louis Gallois au Premier ministre, il est absolument fascinant de constater à quel point ce rapport est discuté, commenté et utilisé par l'opposition pour pilonner la politique menée par le pouvoir socialiste. Et depuis quelques jours plus précisément, l'UMP utilise ce rapport, et les propositions controversées qu'il contiendrait, pour dénoncer les renoncements des socialistes : entre un Christian Jacob qui s'indigne de "l'enterrement de première classe du rapport" et tous les responsables UMP qui viennent pleurer dans les médias sur le sort du pauvre Louis Gallois, qui ne verraient pas ses idées reprises par François Hollande, on en viendrait presque à rire tant on se souvient du mécontentement que le rapport Attali, en 2008, commandé par Nicolas Sarkozy pour relancer la croissance, avait subi le même désamour à droite.
Ainsi, la réforme prônée par la commission Attali de réformer la profession de taxi a été "l'exemple type de proposition, sur un thème important, qui a été traitée à la va-vite par le rapport Attali" selon les mots de...Jean-François Copé qui ajoute plus loin "c'est une des faiblesses de ce rapport : commencer par annoncer qu'on va mettre la tête des gens au bout des piques, c'est normal que ça braque". Autre proposition qui choque : la suppression du principe de sécurité, à laquelle s'oppose de suite le ministre de l'environnement de l'époque...Jean-Louis Borloo.
Autre critique, de la part de l'ancien ministre Jean Leonetti qui déclarait à l'époque que ce serait "catastrophique que le Parlement se voie imposer un paquet global dans lequel il n'y aurait pas de droit d'inventaire", dénonçant "quelques provocations très négatives" et "inacceptables". De même, l'ultra-sarkozyste Frédéric Lefebvre pouvait indiquer en toute tranquilité que "tout" ne serait pas repris du rapport. En l'occurence pas grand chose, voire rien n'en sera ressorti Le rapport Gallois va-t-il subir le même sort que le rapport Attali ? Dans tous les cas de figure, il aura subi en tout cas la même ambiance, à savor une opposition feutrée venant du camp politique, qui l'a commandé en premier lieu. Se pose alors la question suivante : ces rapports sont-ils ignorés parce qu'ils ne correspondent pas à la vision du pouvoir politique en place ou parce que les mettre en oeuvre serait trop compliqué, politiquement parlant ?