UMP : le camp Fillon réclame l'équité

C'est une critique que l'on attend chaque semaine ou presque. Seul candidat déclaré dans la course à la présidence de l'UMP (exception faite du trésorier du parti Dominique Dord), François Fillon se heurte au fait que Jean-François Copé, candidat non déclaré occupant la fonction de secrétaire général du parti, a accès de facto à des ressources matérielles, techniques et financières du parti qui lui octroient de multiples avantages. Une situation qui préoccupe sérieusement le camp Fillon.

"Il faut garantir l'équité entre les candidats" demande fermement le directeur de campagne de François Fillon, le député Eric Ciotti, "pour que la compétition se déroule de la manière la plus équitable possible". Une exigence que Jean-François Copé fait mine de ne pas comprendre en rappelant qu'il n'est pas en campagne et qu'il est seulement occupé à jouer son rôle d'opposant au pouvoir socialiste.

Pour passer outre les dénégations du député-maire de Meaux, les partisans du député de Paris se sont directement adressés au bureau politique pour faire valoir certaines de leurs requêtes. Ainsi la demande d'un bureau de vote par circonscription, et non par fédération comme le voulait Jean-François Copé, a été accordée par le bureau politique. En revanche, la demande pour que le secrétaire général n'utilisent pas les moyens du parti quand il occupera ce rôle et sera déclaré candidat a été rejetée dans la mesure où aucune règle précise n'a été mise en place.

"Il ferait mieux de dire tout de suite qu'il est candidat et d'éviter d'utiliser les moyens du parti au service de sa candidature" fait valoir le député parisien Philippe Goujon alors que l'actuel patron de l'UMP multiplie les déplacements en province qui ont tout l'air d'être des meetings de campagne. "C'est un faux procès" s'indignent les proches de Jean-François Copé. Peut-être, mais un faux procès qui risque de durer jusqu'au début officielle de la compétition.