La françafrique c'est finie !

C'est un ministre dont on n'entend jamais parler, et dont la nomination en a surpris plus d'un. Pascal Canfin, membre d'Europe Ecologie qui n'a pas supplié les socialistes d'obtenir un maroquin en mai dernier, ancien député européen spécialisé dans les questions de régulation financière et ancien journaliste, est aujourd'hui le ministre chargé du développement, dont la principale mission est de modifier l'axe politique menée à l'égard des pays du sud. Un défi bien compliqué quand dès le début votre président reçot à l'Elysée Ali Bongo.

Interrogé par Mediapart, le ministre explique avoir "normalisé les relations entre la France et l'ensemble des états concernés, en Afrique et ailleurs" avec notamment la dissolution de la cellule Afrique de l'Elysée par François Hollande dès le début de son mandat. Pour Pascal Canfin, "c'est une nouvelle étape qui correspond aux aspirations de tout le monde, de celles des français, celles de populations concernées et celles des chefs d'états".

Sur la visite d'Ali Bongo, très décriée par les ONG gabonaises présentes sur le territoire français, le ministre vert reconnait une spécificité gabonaise mais explique que cette visite "était l'occasion de dire en face à Ali Bongo un certain nombre de choses. Le président de la république a saisi cette opportunité pour parler des droits de l'homme, des élections et de la démocratie".

Quant à ses priorités ministérielles, le ministre Canfin veut cibler d'abord les politiques sanitaires, notamment en ce qui concerne la lutte contre le sida, et le développement durable, estimant que "l'aide publique au développement doit s'intégrer totalement dans la recherche d'un nouveau mode de développement dans le monde".