PS : Ayrault et Aubry présenteront une motion commune.
Publié le Par Jennifer Declémy
AFP/Fred Dufour
Le Premier ministre et la première secrétaire du PS ont décidé de présenter un texte conjoint au prochain congrès de Toulouse. Une manière peu subtile de verrouiller le parti.
L’annonce est surprenante quand on connait la relation qui existe entre l’actuel Premier ministre et la première secrétaire du PS : Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry vont présenter une motion commune pour le prochain congrès de Toulouse qui doit désigner le prochain dirigeant du premier parti de France. L’objectif est limpide : faire taire les voix divergentes à gauche et offrir un front uni alors que la droite se déchire entre Jean-François Copé et François Fillon.
« Mr Ayrault et Mme Aubry ont souhaité présenter ensemble une contribution générale au prochain congrès du PS qui trace les perspectives d’avenir pour le Parti socialiste et la gauche au pouvoir » explique un communiqué du PS paru hier soir et qui a surpris beaucoup de monde. Les deux responsables demandent en effet à tous les ténors du PS et les ministres de signer cette contribution et ainsi s’engager à ne pas soutenir d’autre motion au congrès de Toulouse.
« Le Parti socialiste doit jouer tout son rôle pour accompagner et soutenir le gouvernement, maintenir un lien étroit avec les français, être une force de proposition face aux nouveaux enjeux, poursuivre sa rénovation » justifient les deux socialistes pour expliquer leur démarche qui veut surtout verrouiller le parti à l’heure où les socialiste détiennent quasiment tous les leviers du pouvoir institutionnel, exception faite du Conseil Constitutionnel.
Dans des propos rapportés par Libération, la maire de Lille explique, « je prépare la suite pour que nous soyons rassemblés et que nous continuions à travailler pour réussir le changement qu’a promis François Hollande aux français. A ce stade, pourquoi inventer des désaccords qui n’existent pas entre socialistes ». Eviter de futures guerres internes dont les socialistes sont habituellement friands, tel est donc l’objectif de l’actuel pouvoir, avec l’accord étonnant de la cheftaine des socialistes qu’on aurait davantage attendu dans un rôle de contestation.
A la gauche du PS l’initiative semble être modérément apprécié et le député socialiste Pascal Cherki a d’ailleurs fait savoir sur Twitter ce matin qu’une autre motion autour de Benoit Hamon devrait être déposée lors de ce congrès, orientée vers l’aile gauche du PS qui a de plus en plus de mal à avaler les couleuvres sociales-démocrates de l’actuel pouvoir. Mais de par sa position gouvernementale, Benoit Hamon pourrait être obligé de renoncer. L’unité socialiste, dans les faits, c’est quand même compliqué à réaliser.