Daniel Cohn-Bendit s’en prend violemment à EEVL
Publié le Par Julie Catroux
Dans un entretien accordé au quotidien Libération, Daniel Cohn-Bendit parle du parti EEVL comme d’une « structure pyramidale autoritaire » et rappelle les responsabilités des membres importants dans « l’essoufflement du mouvement ».
Daniel Cohn-Bendit n’a jamais eu sa langue dans sa poche mais les critiques acerbes envers EEVL, dont il est un des cofondateurs, risquent de faire grincer les dents de certaines personnalités écologistes. Evoquant même de quitter EEVL, « à l’image devenue détestable », l’eurodéputé ne mâche pas ses mots. « On existe à l'Assemblée, au Sénat et au gouvernement mais plus dans la société. Nos succès institutionnels ne sont pas accompagnés, bien au contraire, d'une dynamique citoyenne. Notre image est devenue détestable. Nous avons échoué là où on voulait redonner espoir en faisant de la politique autrement. Aujourd'hui, nous incarnons souvent l'insoutenable légèreté de l'arrivisme » affirme t-il.
La figure emblématique de mai 68 n’épargne personne et s’en prend en premier lieu à Cécile Duflot qui a « imposé l'intérêt de ses pairs comme l'intérêt commun». «Quand on voit par exemple, dans un documentaire, Cécile Duflot brandir son stylo en jurant qu'elle ne signera jamais un accord avec le PS sans la sortie du nucléaire. Et qu'évidemment, on le signe quand même car c'est un bon accord, cela est dévastateur», ajoute-t-il. C’est au tour ensuite de Nicolas Hulot « qui a voté pour Mélenchon » et Eva Joly qui « fait du Mélenchon ». Il s’en prend enfin à Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat qu’il accuse de ne pas avoir soutenu Cécile Duflot lors de la polémique sur la dépénalisation du cannabis.
Daniel Cohn-Bendit, direct, comme à son habitude fait néanmoins son autocritique. « Je suis un des coupables. Quand j'ai déclaré que l'important, pour EELV, était d'avoir un groupe à l'Assemblée et au Sénat, et pas de concourir à la présidentielle, je n'ai pas eu l'énergie et la lucidité de proposer une candidature ou la mienne » souligne t-il. A quelques jours du changement à la tête d’EEVL, les relations entre les membres du parti risquent d’être tendues.