Manuel Valls veut rassurer les policiers de Marseille.

Déplacement incontournable pour tout ministre de l’intérieur qui se respecte, la ville de Marseille a accueilli hier le nouveau titulaire de ce poste, le socialiste Manuel Valls que la droite apprécie tant. Et s’il n’y a pas fait d’annonce, le maire d’Evry a néanmoins tenu à s’entretenir avec les forces de l’ordre pour les rassurer et leur montrer tout son soutien, dans une ville qui souffre tant de l’insécurité.

« J’ai une approche républicaine de la police » explique le nouveau ministre qui n’hésite pas à questionner les policiers pour s’enquérir de leur état d’esprit et leurs conditions de travail. Constatant, comme eux, le manque d’effectifs et de moyens criants dans la police, et promettant implicitement d’y remédier, Manuel Valls joue la carte de la proximité avec la police, tout en restant ferme sur le fond. « Ceux qui font preuve de loyauté n’ont rien à craindre » assène-t-il en direction de ceux qui craignent une chasse aux sorcières dans la police au cours des prochaines semaines.

Se déclarant pour une lutte accrue contre la prolifération d’armes dans la ville, le ministre Valls promet de « réactiver tous les moyens pour lutter contre » mais sans encore détailler comment. Mais l’essentiel, de toute manière, n’était pas tant dans les propos que sur la fermeté à afficher pour faire mentir les accusations de laxisme qui pèsent sur la gauche depuis des décennies. Aussi, quand au soir le ministre de l’intérieur s’est rendu au diner annuel du CRIF de Marseille-Provence, l’ancien candidat à la primaire a tenu à afficher sa sévérité. « En tant que ministre de l’intérieur, je n’accepterai pas que viennent sur notre territoire de soi-disant prédicateurs, de soi-disant théologiens qui prônent, que ce soit avec des mots durs ou des mots mous, la haine du juif » a-t-il déclaré, dans la droite lignée de Claude Guéant.

S’il a tenu à saluer le travail du président du conseil français du culte musulman, Manuel Valls lui a néanmoins demandé la plus grande vigilance à cet égard. Mais, rassure-t-il, « dans la république, tout le monde doit avoir sa place, les français de confession musulmane ne doivent pas être stigmatisés, ils sont la France et l’enrichissent ».