Première visite dans un commissariat pour Manuel Valls

Pas de temps à perdre pour le nouveau locataire de la place Beauvau qui attend d'occuper ce poste depuis des années déjà. Juste après le premier conseil des ministres du quinquennat, Manuel Valls s'est rendu dans un commissariat de Seine-et-Marne, pour un premier déplacement officiel durant lequel il a écouté les doléances des policiers qui ont beaucoup de choses à dire au pouvoir exécutif, comme on a pu le constater dans l'entre-deux tours. Le programme était donc chargé hier pour le nouveau ministre qui a d'abord passé en revue la brigade territoriale de Mormant avant de se rendre dans une caserne de pompiers de Villeparisis.

Depuis plusieurs semaines maintenant les corps de police font connaitre leur malaise grandissant, et ont défilé à plusieurs reprises pour manifester leur mécontentement. Et le nouveau ministre de l'intérieur a bien l'intention de montrer qu'il s'empare de ce dossier sans tarder. "J'ai entendu et compris l'émotion qui traverse les rangs de la police" promet l'ancien maire d'Evry qui annonce qu'il va rencontrer très vite les syndicats de policiers.

"Dans les prochaines heures, les prochains jours, je demanderai à des experts reconnus et incontestables et, pour certains d'entre eux indépendants vis-à-vis du ministère (...) de conduire une mission de réflexion pour formuler des propositions concrètes et réalistes sur ce sujet" a promis Manuel Valls pour qui "cette réflexion doit porter sur les conséquences juridiques et matérielles des décisions judiciaires d'interdiction d'exercer et des décisions de suspension administratives conservatoires". Il a également tenté de démontrer toute sa fermeté sur le sujet. "Je serai inflexible sur les sanctions des fautes professionnelles" prévient-il.

"Il n'y aura ni angélisme, ni course effrenée aux chiffres, ni stigmatisation d'une communauté, d'une catégorie par rapport aux autres. Notre pays a besoin de tempérance et de mesure" avait déjà déclaré Manuel Valls lors de la passation de pouvoirs hier matin, place Beauvau. Néanmoins, le nouveau ministre de l'intérieur a bel et bien l'intention de montrer qu'en matière d'insécurité, la gauche n'a aucune leçon à recevoir de la droite.