Présidentielle : les verts multiplient leurs piques contre Mélenchon
Publié le Par Jennifer Declémy
Les verts n'ont plus qu'un seul propos en tête : dénigrer Jean-Luc Mélenchon et le faire tomber dans les sondages. Une attitude mesquine de la part d'un mouvement qui avait tant à offrir. EDITO.
Les écologistes auraient-ils si peur de ne pas voir leur accord avec les socialistes respecté ? C'est l'impression donnée par ses cadres et sa candidate qui, depuis plusieurs jours, n'ouvrent plus la bouche que pour pratiquer, à l'instar d'une Marine Le Pen, le "Melenchon bashing", alors que le personnage ne cesse de grimper dans les sondages.
Le gouffre qui sépare aujourd'hui ces deux candidats de la gauche est effectivement infranchissable, et le parti écologiste sortira laminé de cette élection, aussi bien politiquement que financièrement (voir ici). Mais la plus grande peur des dirigeants est de ne pas obtenir les maroquins promis par les socialistes en novembre dernier, ainsi que le groupe parlementaire et les avantages financiers qui en découleraient. Aussi les Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé sortent leurs munitions.
Après avoir critiqué en masse leur propre candidate, sans aucune considération pour cette dernière qui avait pourtant des propositions à faire, notamment en matière de justice, désormais les responsables attaquent Jean-Luc Mélenchon, comme ce fut le cas hier soir, l'accusant de baratiner, de mentir et ne faire que des propositions démagogiques...oubliant sans doute que le Front de Gauche était, comme son nom l'indique, à gauche, et qu'il y avait peut-être pour eux des autres adversaires, comme le FN ou l'UMP.
L'exercice hier soir était d'une rare méchanceté entre gens de gauche et annonce de rudes débats si les socialistes l'emportent en mai prochain. Mais l'attitude actuelle des verts, absolument déplorable, illustre un grand défaut de cette campagne : l'incapacité de ces protagonistes à reconnaitre leurs erreurs et à formuler des propositions, des idées dans le débat. Eva Joly pourrait parler nucléaire ou précarité, mais elle préfére taper sur un candidat qui fait partie de sa famille politique. Taper les uns sur les autres au lieu de présenter des programmes, c'est une magnifique campagne à laquelle nous assistons en ce moment....