Bilan humain à Mayotte, de qui se moque-t-on ?

Aucune opération de recherche de corps n'est menée dans les bidonvilles dévastés, Or, des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes s'y trouvaient. Selon l'Insee, entre un tiers et la moitié des 320.000 habitants recensés. Selon la députée Estelle Youssouffa, près d'un demi-million.
Et tous ces gens, à part quelques-uns qui rebâtissent et qui cherchent à boire et à manger, où sont-ils ? Il n'y a plus de fruits, plus d'eau, 100, 200 ou 300 000 personnes ne pourraient pas rester cachées si longtemps (13 jours !) sans aide massive.

L'Etat est en train de créer des morts invisibles. Des morts oubliés. Des gens que l'on voulait de toutes façons expulser, et qui n'auront ni sépulture, ni existence officielle. J'espère que des avocats seront saisis, ne serait-ce que par les Comores, pour que la Justice, nationale ou internationale, fasse toute la lumière sur ce drame absolu qu'a vécu Mayotte. Et que l'Etat essaye coûte que coûte de cacher, de minimiser, d'anonymiser.

Alors que les projections, depuis plusieurs années, pour un tel drame, sont de 10.000 à 100.000 victimes, comment peut-on, en tant que journaliste, laisser le préfet dire qu'on va "consolider" un bilan d'une quarantaine ? De qui se moque-t-on ?

Plus que jamais, la devise de Mayotte prend son sens. "Ra Hachiri". Restons vigilants.
 

Y.D.

pic.twitter.com/BQYGsNaeUv #Mayotte
Une députée :"dans les bidonvilles les corps sont en état de putréfaction, on sent les odeurs monter"
Macron :"c'est vrai ?"
Le préfet :" pour l'instant on n'est pas encore monté"
Il y a urgence et pendant ce temps là #Bayrou va à Pau 

— Marcello (@Marcel81048792) December 20, 2024