Emmanuel Macron a parlé à 20 heures
Publié le Par Fabrice Bluszez
Copie d'écran Twitter
Emmanuel Macron, président de la République, a fait une allocution solennelle ce jeudi 5 décembre à 20 heures. D'autres personnalités politiques ont pris la parole depuis. Jusqu'à constitution d'un gouvernement...
Si le Président avait dit quelque chose de notable, ce serait dans le titre de l'article. Hélas, 10 millions d'écran dès les premières minutes, plus si l'ont ajouter les chaînes d'info, ont fait entrer Emmanuel Macron dans le salon, sans qu'on en retienne grand-chose. Ce vendredi, la France se réveille sans gouvernement, après la démission de Michel Barnier, désormais ex-Premier ministre.
"Une Assemblée nationale sans majorité"
Il ressort vaguement de cette déclaration que les élection européennes ont été comprises comme une forme de sondage d'opinion. On a donc relevé la montée du rassemblement national. Le principe : votez Macron pour éviter le Front national, ne fonctionne plus beaucoup. Il a paru nécessaire au Président, un soir de juin, d'annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale "pour redonner la parole" au peuple. Une décision "qui n'a pas été comprise"...
Sauf qu'il a fallu attendre septembre pour choisir Michel barnier, et qu'en décembre, faute de majorité, il a été "viré" à la première occasion. Logique : il y a désormais trois blocs et quand "l'extrême droite et l'extrême gauche se sont unies", elles ont obtenu une majorité d'opposition. Bien vu ! L'analyse est simple.
Trente mois sans débat public
Le Président étant élu pour cinq ans, il restera en poste. Et l'Assemblée nationale ne peut plus être dissoute l'année suivant une première dissolution. D'où cette magnifique phrase du Président Macron : "A partir d'aujourd'hui, c'est une époque nouvelle qui doit commencer..." Puis, il parle de "la France", d'un Premier ministre nommé "dans les prochains jours" qui avec un "gouvernement resserré", devra trouver une majorité dans un "arc républicain" à l'Assemblée.
Las, le projet, c'est, pour le budget 2025 seulement, de reprendre le budget 2024... Dans l'espoir que le nouveau gouvernement ne soit pas censuré. La majorité qui avait fait ces choix, le Président l'avait. Il ne fallait pas dissoudre. Le budget sera repensé en début d'année...
Et puis Emmanuel Macron rappelle qu'il lui reste "30 mois" de présidence. Donc trente mois "d'action utile pour le pays". Sans majorité, sans projet débattu par tous, plus social ou plus conservateur mais discuté et choisi... Comme il l'a bien dit : il n'y a plus d'élection... Donc il n'y aura pas de débat public...
On est passé de "moi ou le Rassemblement national" à "moi ou le chaos"... Et moi, c'est aussi le chaos.