Présidentielle : Martine Aubry fait campagne pour François Hollande.
Publié le Par Jennifer Declémy
Fidèle à sa promesse le soir de la victoire de François Hollande, la première secrétaire du PS fait le tour de la France pour convaincre les indécis de voter socialiste le 22 avril prochain.
C'est sûrement une des petits surprises de la campagne que de constater à quel point Martine Aubry est toute entière dévouée au service de son ancien rival François Hollande. Mais même les plus mauvais esprits ne pourront le nier : la maire de Lille fait campagne pour son candidat avec une très grande ferveur, et une grande efficacité aussi.
Que ce soit sur son territoire lillois où elle interpelle le président sortant pour lui demander de calmer le jeu, devant les caméras, en meeting dans différentes villes de France, en déplacement à l'étranger où elle le représente ou encore en se déplaçant sur le territoire, à la rencontre des "oubliés" pour les convaincre de glisser un bulletin de vote socialiste en avril, Martine Aubry est présente au rendez-vous, au point où certains la voient déjà premier ministre en mai prochain.
Hier c'était donc à Denain que la maire de Lille s'est rendue, ville sinistrée par la désindustrialisation, traumatisée par la fermeture d'Usinor au début des années 80 et marquée par un très fort taux de chômage, trois fois supérieur à la moyenne nationale. En 2007 cependant Ségolène Royal avait remporté plus de la majorité haut la main.
"Je fais la campagne avec la même énergie que si c'était pour moi", promet la socialiste, partie à la rencontre des habitants de cette ville ravagée par le chômage. Et c'est en terrain conquis qu'elle s'est promenée hier, au milieu d'habitants criant leur ras-le-bol de la droitisation de la campagne, du sujet de la viande halal qui envahit les discours alors qu'eux souffrent de la misère. Nombreux sont ceux qui lui réclament de parler emploi, pouvoir d'achat et chômage, ce que Martine Aubry consent volontiers, ravie de pouvoir prouver que "pas une seule personne ne m'a parlé de viande halal".
C'est donc de ces sujets dont elle parle avec les habitants, évoquant la politique industrielle que promet François Hollande, les 60 000 emplois dans l'éducation nationale, l'allocation pour les jeunes les plus démunis ou les tarifs sociaux pour l'électricité et le gaz et leur assurant que "les oubliés, les humiliés, vous êtes au coeur du projet de François Hollande (...) vos problèmes sont nos problèmes. La France, on veut la retrouver, et c'est le 6 mai que ça se passe, c'est avec François Hollande".
Mais c'est aussi de Nicolas Sarkozy dont elle a parlé hier, ayant regardé l'émission de France2 qui l'a apparemment révoltée. Le décrivant comme "fébrile et nerveux", elle a défendu le choix de Laurent Fabius comme challenger, mais a accusé les "mensonges" de Nicolas Sarkozy et s'est fendue de cette formule délicieuse "si on est malheureux, on ne va pas au Fouquet's, on reste sous sa couette". François Hollande ne pourra pas trouver une meilleure défense...