La justice demande la levée de l’immunité parlementaire de Jean-Noël Guérini.
Publié le Par Jennifer Declémy
L'affaire Guérini a rebondi la semaine dernière après la convocation de l'élu chez le juge. Aujourd'hui le président de conseil général risque de voir lever son immunité parlementaire.
Il se faisait discret depuis la fin des primaires, mais la justice est décidément en train de le rattraper. En effet le juge chargé de l’affaire Charles Duchaine a lancé la procédure de levée de l’immunité parlementaire. Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône a été mis en examen dans une affaire de marchés publics à l’automne dernier.
L’élu socialiste avait été convoqué par le juge mercredi 15 février mais avait refusé de répondre aux questions de ce dernier, réclamant en vain un dépaysement du dossier étant donné les fuites dans la presse constituant selon lui « une violation réitérée du secret de l’instruction ».
C’est ce refus même de répondre aux questions qui a motivé le juge à demander une levée de l’immunité parlementaire car « le président socialiste des Bouches-du-Rhône a entamé un bras de fer et pousse le magistrat à demander la levée de son immunité parlementaire ».
L’affaire Guérini bouscule la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône depuis presque un an. Le 08 septembre dernier, le sénateur socialiste a été mis en examen pour association de malfaiteurs, trafic d’influence et prise illégale d’intérêt. Depuis, il a déposé une requête en dépaysement qui a été rejetée par la Cour de Cassation, et il ne cesse de clamer son innocence. Cependant, pour ne pas gêner la campagne de François Hollande, il s’est mis en retrait de la vie politique publique.
La demande de levée de l’immunité parlementaire serait déjà partie des bureaux du juge. Elle va d’abord passer par le Parquet et le ministre de la justice, avant d’arriver au Bureau du Sénat qui jugera de sa validité ou non. Si les sénateurs venaient à approuver cette demande, la situation se révélerait très délicate pour l’élu socialiste déjà contesté au niveau local. Alors que son parti lui a demandé de démissionner, plusieurs élus socialistes réclament également qu’il se mette en retrait du conseil général, tandis que la droite reste discrète pour pouvoir ressortir l’affaire à la veille de la présidentielle ou des législatives.