Borloo à la tête de Veolia ?
Publié le Par Jennifer Declémy
AFP/Gerard Cerles
L'ancien ministre de l'environnement pourrait atterir à la tête du géant Veolia cette semaine, grâce à d'habiles négociations de Nicolas Sarkozy et Henri Proglio.
Antoine Frérot, actuel PDG du premier groupe mondial de distribution de l'eau, a du souci à se faire : au 29 février prochain, il pourrait perdre son poste au profit de l'ancien ministre radical Jean-Louis Borloo. Ce résultat serait le fruit d'une négociation donnant-donnant entre le Président de la République et Henri Proglio : le premier veut obtenir le soutien de l'ancien ministre, tandis que le second veut avoir un droit de regard sur son ancienne entreprise.
Entre Veolia et le pouvoir exécutif, l'histoire est parsemée de polémiques et de double langage. Après avoir pris la tete d'EDF en 2009, Proglio conserva en effet un double salaire en gardant le contrôle de Veolia. Ce n'est que lorsque l'histoire éclata et envahit les écrans télévisés que le puissant PDG renonçant à sa casquette de patron de Veolia, non sans regrets. Le successeur sera alors Antoine Frérot, un homme qui rompra avec le passé de son prédécesseur en rompant avec certains dossiers et en soldant des affaires douteuses. De son côté, Proglio contestera très vite la gestion de son successeur.
Selon le journal Libération, Sarkozy et Proglio se seraient rencontrés le 12 février, date à laquelle un deal aurait été conclu : en l'échange du sauvetage de Photowatt, qui n'enthousiasmait guère le patron d'EDF, le chef de l'état l'aidait à placer Borloo à la place de Frérot. Deux jours plus tard, le deal aurait été conclu sur le trajet retour de la visite à Photowatt.
L'affaire aurait lieu le 29 février, lors du prochain conseil d'administration où Proglio tentera de faire licencier le PDG de Véolia, en s'assurant du soutien de la majorité des membres du CA. Pour ce faire, Nicolas Sarkozy aurait téléphoné aux qataris qui en font partie. Jean-Louis Borloo a également rencontré plusieurs membres du CA, information confirmée auprès de Libération par ces membres en question.
Placer son ancien ministre à la tête de Veolia permettrait au candidat UMP de s'assurer le soutien du Parti Radical, alors que Jean-Louis Borloo a fait connaitre son opposition aux référendums voulus par Nicolas Sarkozy, et était en faveur du mariage gay.
Quant au principal intéressé, celui-ci montre de l'intérêt, mais évoque également les appels de deux grands groupes internationaux qui le veulent. En revanche, il refuse toute intervention de l'Elysée à son égard.