Présidentielle : 2007-2012 : deux candidatures qui se suivent mais qui ne se ressemblent pas.
Publié le Par Jennifer Declémy
Nicolas Sarkozy s'est déclaré candidat ce soir, sans aucune surprise. Pourtant en cinq ans, la situation a changé du tout au tout pour l'ancien ministre de l'intérieur. Retour sur ses deux candidatures à la présidentielle.
Il y a cinq ans il était le chouchou des médias, il partait vainqueur trois mois avant que le scrutin n’ait lieu, après cinq ans de sondages flatteurs, de surreprésentation médiatique et un parti gonflé à bloc derrière lui. Aujourd’hui il est le président le plus mal-aimé de la Cinquième République, avec un parti divisé derrière lui qui a enchainé les polémiques pendant cinq ans, et au bilan très lourd à porter. Pourtant Nicolas Sarkozy croit en sa chance, et il se représente donc ce soir, d’une manière totalement différente de celle qu’il avait pu utiliser en 2007.
Retour en arrière : en 2007, c’est le 14 janvier, après l’assentiment de 98,02% des militants UMP, et au sein du Parc des expositions de la porte de Versailles que Nicolas Sarkozy lance sa campagne présidentielle, triomphalement, en tête de course. Il lance alors une dynamique qui ne s’arrêtera plus, il transcende les clivages et réduit son adversaire socialiste en bouillie. Pour celui qui rêvait de cette campagne depuis plus de dix ans, la victoire sera presque facile ; il a réuni la droite derrière lui et à partir de ce moment, tout s’enchaine très rapidement. Présentation de son QG rue d’Enghien dans le 10e arrondissement, visite au Mont Saint-Michel où il vantera la France éternelle, entretien dans différents journaux pour présenter son programme présidentiel. Il prend alors la tête dans les sondages et ne descendra plus jamais.
2012 : il a l’intention de se déclarer le plus tard possible, au mois de mars, mais face à la séquence triomphale de son adversaire socialiste au Bourget, il accélère le tempo et lance sa candidature avec un mois d’avance pour rattraper son retard dans les sondages. Vingt points de retard ce n’est pas rien, plus de 60% de français qui ne veulent plus de vous comme Président, c’est aussi un sacré handicap. Mélangez tout ça à 10% de chômeurs en France, trois millions de français mal logé, 10 millions qui vivent sous le seuil de pauvreté et un pouvoir d’achat en berne, et vous obtenez un cocktail explosif qui n’a plus rien à voir avec la situation en 2007.
Alors 2007-2012, tout a changé pour Nicolas Sarkozy, sauf une seule chose : sa détermination, son envie de se battre et de gagner. C’est sur ce point que le chef de l’état reste redoutable. Est-ce que ce sera assez ? C’est la seule grande inconnue de cette élection présidentielle hors-normes.