Violences : les leaders religieux montrent l’exemple

Un rassemblement multiconfessionnel pour mettre fin aux violences. Voilà le message que veulent faire passer les leaders religieux depuis que des manifestations pro-palestiniennes ont viré à l’émeute à Paris, dans le quartier de Barbès samedi, et à Sarcelles (Val-d’Oise) dimanche. Lundi 21 juillet au soir, plusieurs représentants des cultes, dont le grand rabbin de France Haïm Korsia et l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi, se sont réunis pour une soirée de prière multiconfessionnelle hautement symbolique à la synagogue de Sarcelles.
 

Devant plusieurs centaines de personnes de différentes religions et différentes nationalités, ils ont rappelé la nécessité de lutter contre toute forme d’antisémitisme et ont appelé au calme. Mercredi, une nouvelle manifestation pour la paix entre Israéliens et Palestiniens a été autorisée par la préfecture à Paris. Une autre, en soutien à Gaza, devrait se tenir samedi dans la capitale.

Juifs, musulmans et chrétiens rassemblés pour... par francetvinfo

Les représentants religieux à l’Elysée

Un peu plus tôt, les représentants des religions catholique, musulmane, protestante, juive, bouddhiste et orthodoxe, ont été reçus par François Hollande à l’Elysée, en présence du premier ministre Manuel Valls et du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. « Il a été rappelé par le président de la République que la lutte contre l’antisémitisme sera une cause nationale », indiquait après la réunion le président du Consistoire israélite central, Joël Mergui.

Les représentants des cultes français reçus par... par ITELE

Le message est passé puisque le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) l’imam Hassen Chalghoumi ont, dans une interview commune au Parisien, appelé au calme. La « condition du vivre ensemble » implique qu’on puisse « avoir des différences mais qu’on se reconnaissance sur l’essentiel. L’essentiel, c’est le respect de l’autre, de la laïcité, de la liberté d’expression et de culte », indiquait le premier. « Il est urgent que tout le monde appelle au calme car la situation est en train de dégénérer », expliquait le second.

Valls s’explique

Dans une autre interview, toujours au journal Le Parisien, le premier ministre Manuel Valls, a justifié l’autorisation de la manifestation de mercredi, alors que celles de Paris et de Sarcelles avaient, le week-end précédent, été interdites. « C’est la violence, avec des slogans, des actes dont le caractère antisémite ne fait aucun doute, qui a justifié l’interdiction », a-t-il de nouveau expliqué. Pour mercredi, « le parcours a été discuté et des gages de sécurité ont été donnés par les organisateurs de cette manifestation, plus responsable cette fois-ci ».
 

Le premier ministre a également adoucit son discours concernant ce type de manifestation. S’il dénonce la présence, lors de précédentes mobilisations, la présence de « forces radicales » et de « groupes extrémistes », sans toutefois en indiquer les noms, il considère que « la grande majorité des manifestants défile pour des motifs légitimes : l’indignation face aux atrocités de la guerre ».