Service civique : le gouvernement consacre 100 millions d’euros de plus sur 3 ans

En période de disette économique, il s’agit d’un « effort exceptionnel », selon Najat Vallaud-Belkacem. La ministre des droits des femmes, de la Jeunesse et des Sports vient d’annoncer, ce vendredi 11 juillet, que le budget consacré au service civique allait augmenter de 100 millions d’euros sur trois ans. Un coup de pouce pour atteindre l’objectif fixé par François Hollande d’atteindre 100 000 services civiques par an d’ici 2017.

Encore insuffisant

Il faut dire que le service civique est une affaire qui roule. Il est même « victime de son succès », expliquait François Chérèque, le président de l’agence du service civique. Mis en place en mars 2010, il permet à des jeunes âgés de 16 à 25 ans de réaliser une mission d’intérêt général de 6 à 12 mois. Ces jeunes volontaires sont indemnisés en échange à hauteur de 570 euros nets par mois. Il permet surtout aux participants de gagner en expérience.
 

Et les jeunes l’ont bien compris. Cette année, près de 35 000 jeunes se sont engagés mais « avec cinq demandes pour un engagement », les offres ne sont plus assez nombreuses. Le budget pour cette année s’élève à 140 millions d’euros. Les 100 millions supplémentaires devraient permettre, selon François Chérèque de « garantir de la place pour 60 000 jeunes ». Cela restera donc insuffisant pour atteindre l’objectif du président de la République, pour lequel il faudrait tripler le budget actuel.

Pas un emploi

L’ancien président de la CFDT espère donc faire appel à des fonds européens et à déjà proposé au gouvernement l’ouverture du financement au « mécénat privé » et même la mise en place d’une taxe sur la Française des Jeux. Il propose également d’ouvrir le service civique à certains opérateurs publics comme les hôpitaux, les communes ou les pompiers en échange d’une aide au financement. Mais attention, « ce ne sont pas des emplois, mais des actions d’intérêt civique », a prévenu François Chérèque. « Les jeunes ne prennent jamais la place des salariés », a repris Najat Vallaud-Belkacem pour qui « l’indemnisation n’est pas un salaire. On verse une allocation d’autonomie pour une action bénévole », a-t-elle assurée au journal Le Monde.