France Politique

UMP : un parti endetté et désuni

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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L’audit financier commandé par le parti révèle un endettement de 74,5 millions d’euros. Les accusations entre ses membres vont bon train.

Quand l’UMP fait ses comptes, ce sont tous ses membres qui règlent les leurs. Le jeu de mot est facile mais on ne peut plus représentatif de l’ambiance qui règne au sein du parti. L’audit financier commandé par la nouvelle direction au cabinet Advolis révèle la situation économique très délicate du parti. Et si les propos tenus par les différents membres de l’UMP lors du bureau politique du parti, qui s’est tenu mardi soir, resteront au sein du parti, on imagine très bien l’ambiance électrique qui a due y régner.

74,5 millions d’euros de dette

Au 30 juin, la dette de l’UMP s’élève à la somme pharaonique de 74,5 millions d’euros. Au total, selon Le Parisien, le parti a emprunté 44 millions d’euros aux banques pour ses frais de fonctionnement, mais aussi 27,45 millions pour acquérir le siège du parti, rue de Vaugirard à Paris. Il faut y ajouter un emprunt de 2,42 millions d’euros auprès du groupe parlementaire UMP et un autre personnel de 500 000 euros.

Le parti à la diète

Pour se maintenir en vie, l’UMP va devoir serrer la vis. Alain Juppé, qui fait partie du triumvirat dirigeant, indique que le parti de droite va devoir réduire « les dépenses d’animation politique » et « maitriser ses dépenses de fonctionnement ». Il faudra également trouver de nouvelles recettes, ou au moins maintenir « un niveau de recettes suffisant par les cotisations des membres, les adhésions et par les dons ». Mais après le scandale des fausses factures, pas sûr que le parti réussisse à mobiliser ses partisans. Pour cela, le maire de Bordeaux a tout de même assuré : « nous pourrons organiser notre congrès cette année » et « nous avons mis une somme significative en réserve pour l’organisation des primaires en 2016 et la préparation des élections présidentielle et législatives en 2017 ».

Atmosphère irrespirable

Et si les banques assurent que l’UMP est toujours solvable, ce sont les frais de fonctionnement qui ont mis le feu aux poudres au sein même du parti. Plusieurs de ses membres sont notamment visés. Après Xavier Bertrand qui a dû prouver publiquement que son réveillon en famille à Center Parcs n’a pas été payé par son parti mais par lui-même, le salaire d’une valeur de 8500 euros de Geoffroy Didier, membre permanent de l’UMP, fait tache. Les accusations entre pro-Copé et pro-Fillon fusent et réveillent les vieux démons du parti. L’exemple le plus marquant est celui de Rachida Dati. La maire du 7ème arrondissement de Paris est accusée d’avoir fait payer 10 000 euros annuels de factures pour ses deux téléphones portables. L’eurodéputée aurait également profité de 9 000 euros de billets de train et 4 000 euros de billets d’avion réglés par l’UMP. Sur Twitter, Rachida Dati s’est défendue avant d’accuser.

 

 

 

Alain Juppé lui-même a tenté d’éteindre l’incendie qui semble pourtant avoir atteint les combles du parti. « Il y en a assez de ces accusations, de ces allégations, de ces fuites permanentes. J’ai senti une exaspération face à ce genre de comportements. Si l’UMP n’est pas capable de se rassembler pour travailler en commun, alors les questions financières sont secondaires », a-t-il lâché. Si certains ont appelé à changer le nom du parti pour repartir du bon pied, pas sûr que cela suffise à apaiser les tensions.







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