Budget de la Sécurité sociale : les députés votent le texte malgré l’abstention de 33 « frondeurs »

Les « frondeurs » socialistes se sont finalement ravisés. Pourtant la majorité socialiste à l’Assemblée nationale n’a pas de quoi rassurer le gouvernement. Lors du vote du budget rectificatif de la Sécurité sociale, qui doit en partie mettre en place le pacte de responsabilité, 33 députés socialistes ont refusé de voter pour le projet, sans pour autant voter contre. Dans le détail, 272 députés ont voté pour, 234 contre et 54 se sont abstenus.

« Un vote d’avertissement »

Le gouvernement pouvait s’attendre à pire après les déclarations de plusieurs « frondeurs ». Ils ont finalement été moins nombreux que les 41 abstentionnistes lors du vote, fin avril, sur le plan de 50 milliards d’euros d’économies de Manuel Valls, que le budget rectificatif met pourtant en place. Mais à 18 voix près, le gouvernement n’obtenait pas la majorité absolue, établit à 254 voix. A la tête de la fronde, le député PS Christian Paul a réagi pour Le Parisien : « Nous avons voulu marquer très clairement que ce texte n’était pas votable », expliquant qu’il s’agissait d’un « vote d’avertissement » pour « retrouver les voies du dialogue social ».
 

Autre relative satisfaction pour le gouvernement : aucun socialiste n’a voté contre le texte, malgré les déclarations de certains frondeurs avant le vote. Et les radicaux de gauche se sont encore une fois rangés dans le rang de la majorité avec 12 votes pour et 4 abstentions. En revanche, les écologistes, anciens alliés du gouvernement, se sont majoritairement abstenus (13 sur 18 députés) expliquant ce vote par le « véritable chèque en blanc aux entreprises, sans garantie de résultats mais avec le risque d’un accroissement de la précarité et des inégalités » que ce texte impliquait.

UMP, UDI et Front de Gauche vent debout

Comme ils l’avaient annoncé, les députés du Front de Gauche ont voté contre le texte. Sur 14 députés du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), 12 ont voté contre, 2 pour et 1 s’est abstenu. « Non, votre pacte n’est pas solidaire » clamait peu avant le vote la députée des Hauts-de-Seine Jacqueline Fraysse, au nom du groupe GDR.
 

L’UMP à l’unanimité (191 députés) et l’UDI (26 députés contre sur 29), qui approuvent pourtant le principe des allégements de cotisations pour les employeurs mais combattent notamment le gel des prestations pour les retraites, ont voté contre le texte et pointé du doigt un gouvernement « débordé par une partie de sa majorité ».
 

Cent jours après sa nomination, le premier ministre Manuel Valls devrait réagir à ce vote au journal de 20h de TF1, dont il sera l’invité ce soir. Un entretien durant lequel la conférence sociale, marquée par le boycott de quatre syndicats, sera également largement commentée.