Conférence sociale : François Rebsamen et le PS critiquent la menace de boycott du Medef

La menace de boycott de passe mal. Lundi 30 juin, le président du Medef a indiqué sur Europe 1 que les organisations patronales envisageaient de ne pas participer à la conférence sociale prévue les 7 et 8 juillet prochain. La raison : des propositions de lois tous les 15 jours jugées « antiéconomiques, avec toujours plus de contrainte, de fiscalité », selon Pierre Gattaz.

Rebsamen n’y croit pas

Si le ministre du Travail, François Rebsamen, a réagi ce mardi à la position de Pierre Gattaz, il n’est pas décidé à bouger de position. Sur France Culture, c’est une fin de non recevoir qu’il a adressé au patron des patrons. « Je pense qu’ils vont venir, je ne vois pas l’intérêt qu’ils auraient à boycotter cette conférence ». La rencontre entre les partenaires sociaux et le gouvernement est sensée permettre, comme chaque année, d’établir la feuille de route sociale de l’année à venir. Il revêt donc une importance capitale pour le gouvernement. C’est pourquoi François Rebsamen appelle les organisations patronales à « jouer le jeu du dialogue social », avant d’évoquer leur attitude. « Il y a le sentiment que malgré tout ce qui est fait pour redonner des marges aux entreprises, les entreprises ont du mal à jouer le jeu ».
 

Et le ministre d’évoquer une politique qui leur est pourtant plus favorable, qu’une véritable politique de gauche. « On met en place une politique qui n’est pas traditionnelle chez les socialistes, une politique de l’offre. Ce n’est pas gagné en général. On voit bien que c’est presque un changement de culture pour certains socialistes », avouait-il.

Une attitude « irresponsable » pour le PS

Dans un communiqué conjoint, Karine Berger et François Kalfon, respectivement secrétaire nationale à l’Economie connue pour faire partie de l’aile gauche du PS et secrétaire national au Travail, tapent du poing sur la table. « A quoi joue le Medef ?, s’interrogent-ils. Souhaite-t-il vraiment décourager tous ceux et toutes celles, notamment dans les syndicats réformateurs, qui veulent trouver une solution pour que le pays sorte de la crise dans laquelle il est plongé ? » Soulignant « le refus de prendre ses responsabilités » de Pierre Gattaz, les deux socialistes juge cette attitude « irresponsable ». Selon eux, les organisations patronales prennent ainsi « le risque d’une dislocation du Pacte social ».
 

Le 16 juin dernier, lors d’un point presse, le premier ministre promettait aux syndicats et patronats que la conférence sociale serait « un lieu de débat, pas un lieu de palabres ». Elle semble pour le moment prendre un tout autre chemin…