Carine Petit (PS): « Je n’ai aucun complexe » pour affronter NKM dans le XIVème
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Mathieu Delmestre
Paris Dépêches a rencontré l’actuelle adjointe au maire du XIVème arrondissement de Paris. Carine Petit affrontera Nathalie Kosciusko-Morizet pour succéder à Pascal Cherki et permettre au PS de conserver une mairie acquise depuis 2001.
Cela fait quatorze ans que Carine Petit arpente les rues du XIVème arrondissement de Paris. Depuis le jour où elle est venue y habiter avec son mari, afin de travailler pour la ville de Bagneux en tant que responsable du service jeunesse. Dès son arrivée dans la capitale, elle s’engage auprès du candidat socialiste de l’époque, Pierre Castagnou, qui fera entrer le PS à la mairie du XIVème, en 2001. « Un moment fort » pour cette jeune femme, âgée alors de 27 ans.
Depuis, elle n’a plus quitté son poste d’Adjointe au maire. D’abord au service de la Jeunesse et des Sports et, depuis 2008, chargée de la politique de la Ville sous Pascal Cherki. Aujourd’hui, Carine Petit, originaire de Bourges, qui a pris sa carte au Parti socialiste après la victoire de Jacques Chirac en 1995, brigue un nouveau poste : celui de maire. Pour les municipales, elle affronte NKM, sans « aucun complexe. »
Paris Dépêches : Pourquoi Pascal Cherki, actuel maire du XIVème arrondissement, n’est-il pas candidat à sa propre succession ?
Carine Petit : C’est une demande d’Anne Hidalgo, qui défend depuis longtemps le non cumul des mandats. Pascal Cherki est parlementaire et Anne Hidalgo souhaite que les maires d’arrondissement soient investis à 100% pour leur mairie. Elle a une haute vision des maires d’arrondissement. Et je m’engage à être un maire à temps plein car la vie locale est quelque chose qui me passionne. De plus, nous pensons que le non cumul des mandats est un accélérateur de renouvellement et de parité du monde politique. Il fait apparaître de nouvelles têtes et permet une féminisation de la vie politique.
Comment se faire connaitre des électeurs quand on a la charge de remplacer le maire sortant ?
Je suis d’ores et déjà connue dans le XIVème arrondissement car je suis au contact des habitants et des associations depuis plusieurs années. Le fait de porter des projets pour le sport, la jeunesse, les affaires sociales ou l’urbanisme m’a permis de me faire connaitre, surtout que ces projets ont vocation à rassembler. Selon un sondage paru dans Libération, un électeur sur quatre me connait, ce qui est déjà pas mal. En tout cas, je n’ai aucun complexe et je le vis très bien.
Ce sondage PollingVox pour Libération vous donne également gagnante au second tour face à NKM...
Cela confirme les retours que j’ai concernant le parachutage de la candidate UMP, qui rebute les électeurs. Cela fait seulement 6 mois qu’elle habite ici. Un sondage ne fait pas une élection mais je pense que cela a confirmé les gens dans leur soutien. Une élection municipale est avant tout locale. Les électeurs votent pour ceux en qui ils ont confiance, or le bilan de la gauche depuis 2001 permet d’établir un lien de confiance entre l’équipe municipale et les habitants. Nous ne faisons pas campagne sur ce bilan mais il nous permet de gagner en crédibilité et d’avancer tranquillement.
Que pensez-vous de vos adversaires ?
Nathalie Kosciusko-Morizet ne connaît pas les enjeux, les besoins des Parisiens. Son projet est secondaire. Elle préfère utiliser les techniques classiques de la droite en divisant la population : propriétaires contre locataires, personnes aisées contre moins aisées, créateurs de richesse contre fonctionnaires… Elle a aussi un gros problème d’équipe. On ne connaît toujours pas sa liste pour le XIVème arrondissement. Marie-Claire Carrère-Gée (dissidente UMP) est dans la même lignée. Elle connaît mieux le XIVème, mais pas de différences sur le fond. Toutes deux défendent des thématiques conservatrices, à savoir, moins d’investissements publics et moins de logements sociaux. Nous, nous avançons de manière unie et cohérente avec l’équipe d’Anne Hidalgo.
Deux membres de l’équipe de NKM créent la polémique car ils occupent des logements sociaux. Vous avez vous-même été concernée par ce genre d’affaire. Sont-elles similaires ?
Non car eux n’ont toujours pas quitté leur logement social. Moi si. Maintenant, chacun prend sa décision en fonction de ses revenus. Je ne me suis jamais cachée sur les revenus que je percevais : une indemnité de 1200€ pour ma fonction d’adjointe au maire et un salaire de 600€ car je travaillais à temps partiel. Quand j’ai fait la demande, je rentrais dans les critères pour accéder à un logement social. Quand j’ai considéré que mes revenus et ceux de mon mari nous permettaient de vivre dans un logement privé, je l’ai fait, en 2012. Cela dépend de la morale politique. Quand on a des fonctions électives, on se doit d’être exemplaire. La Commission de transparence (en réalité, commission de réflexion pour la prévention des conflits d’intérêts dans la vie publique) défendue par Bertrand Delanoë va dans ce sens.
Quand sortira votre programme et quelles en seront les grandes lignes ?
Notre programme est prévu pour fin décembre-début janvier. Nous travaillons avec les habitants et l’équipe d’Anne Hidalgo pour qu’il réponde à la fois aux demandes des résidents du XIVème et qu’il soit cohérent avec celui de la candidate PS à la mairie de Paris. Nous suivrons les grandes lignes du programme du Parti socialiste et nous ajouterons une plus value pour notre arrondissement. Le service public, la culture, la jeunesse et l’urbanisme seront nos prérogatives, dictées par un budget rationnel pour lequel les habitants seront associés. Le logement sera évidemment un point fort puisqu’il existe encore beaucoup de possibilités dans le XIVème. Le quartier Broussais qui est en chantier en est l’illustration concrète. L’hôpital Saint Vincent de Paul, au Nord, va également se libérer. Nous faisons des efforts pour répartir les logements sociaux et assurer qualité de vie et mixité sociale.
L’avenir de la ferme de Montsouris reste en suspens. Que comptez-vous faire de ce lieu historique à l’abandon ?
C’est actuellement un « no man’s land ». C’est pourquoi la mairie souhaite actuellement racheté le pavillon pour enfin sortir de l’impasse. Il faut réveiller ce quartier en termes de commerce. Le projet du promoteur, qui comporte 25% de logements sociaux, a été validé car il répond aux critères de consolidation des carrières en sous-sol. L’idée est de donner à ce quartier une vocation sociale et culturelle.
Marie-Claire Carrère-Gée dénonce une insécurité grandissante dans le XIVème. Qu’en pensez-vous ?
Les chiffres montrent une augmentation des vols et cambriolages à Paris. Ce n’est pas satisfaisant. Mais il ne faut pas accuser la gauche de laxisme. Nous avons lancé un plan de vidéo protection et 69 caméras surveillent actuellement le XIVème. Une décision prise de manière très pragmatique entre la commission, les habitants et la mairie. Marie-Claire Carrère-Gée et NKM demandent des caméras partout. Nous nous souhaitons favoriser la présence humaine. Sous Nicolas Sarkozy, 1500 postes de fonctionnaires de police ont été supprimés. Nous réclamons donc des postes supplémentaires et nous porterons le projet de rénovation du commissariat auprès du ministère de l’Intérieur afin de travailler dans de meilleures conditions. Enfin, nous soutenons le GPIS (Groupement Parisien Inter-bailleurs de Surveillance), qui est apprécié par les locataires, afin de compenser les manques d’effectifs et d’améliorer la prévention.
Marc
26/11/2013 22:13
toujours plus de logement sociaux ... c'est facile pour cette parachutée ( en 2001) à qui on offrit en dehors de toute transparence un logement social de la RIVP . C'était facile puisque le maire précédent était justement président de la Rivp.
Elle a eu juste la décence ( ou la lucidité quant au scandale ) de quitter son logement indus avant de ce présenter à cette election.