Val-de-Marne (94) Seine-Saint-Denis (93) Hauts-de-Seine (92) Paris (75) Politique

Anne Hidalgo : Le projet de loi sur le Grand Paris, une violence faite aux collectivités et aux habitants

Publié le  Par Paris Dépêches

image article

Le texte sur le Grand Paris (présenté mercredi 7 octobre en Conseil des ministres par le secrétaire d'état au Développement de la région capitale, Christian Blanc) confie à la Société du Grand Paris la maîtrise d'ouvrage de la construction du "réseau de transports publics". Anne Hidalgo, conseillère régionale sortante et 1ère adjointe au maire de Paris (en charge de l’urbanisme) dénonce un "scandale d’état". Interview.

Paris dépêches : Le gouvernement vient d’adopter, en Conseil des ministres, son projet de loi sur le Grand Paris. Les élus, notamment de gauche, ont parlé de "coup d’état", de "déclaration de guerre". Est-ce la raison de votre présence comme tête de liste pour Paris aux élections régionales pour mener cette "guerre" ?

Anne Hidalgo :
La proposition de loi est un scandale. Avec Bertrand Delanoë et Jean-Paul Huchon, nous nous sommes engagés dès le départ pour le Grand Paris. Notamment en avril, avec la consultation des architectes initiée par Nicolas Sarkozy. Le président disait vouloir faire travailler tout le monde, ensemble, pour faire émerger le futur Grand Paris. Depuis ? Plus rien. Au mois d’août, nous avons reçu une mouture du projet de loi adopté hier. Pour ce texte, Bertrand Delanoë a été reçu une heure en tout et pour tout, par Christian Blanc.
Dans ce projet, n’existe qu’une seule chose : la création de la Société du Grand Paris (SGP) qui devra mettre en œuvre le super-métro, très éloigné des zones denses de population, d’un coût de 35 milliards d’euros, à l’horizon 2035. Ce projet va pomper  toutes les ressources des collectivités. Nous, les collectivités, nous n’en voulons pas !


Que reprochez-vous à ce projet de loi alors que vous défendez depuis plusieurs années le développement d’une grande métropole ?

Nous faisons face à une conception totalement autoritaire avec un danger en terme d’urbanisme. N’oublions pas les émeutes de 2005 liées aux conséquences de l’urbanisation menée par les gouvernements des années 60 et 70. C’est une violence faite aux collectivités. Dans cette société (SGP), les représentants de l’Etat seront majoritaires et les collectivités pourront y participer en payant un droit d’entrée. L’Etat lui, n’apportera pas un seul euro.
Pour financer son super-métro, l’Etat va construire de nouvelles gares, autour desquelles le foncier est plus cher. Il nous explique que dans un périmètre d’1,5 km autour des gares futures ou existantes, la Société du Grand Paris pourra exproprier les terrains pour les revendre à prix d'or. Il compte bien sur cette plus-value pour financer les projets.  C’est pourquoi nous parlons de spoliation. Tous les maires sont contre. Même Jean-François Copé a manifesté son trouble. Aujourd’hui, ce sont les maires qui dirigent les aménagements en concertation avec les populations concernées. Demain, ce ne sera plus le cas. Nous alertons contre cette méthode qui va raccourcir toutes les procédures de débats publics, ce qui est désastreux. N'en doutez pas, les projets d’aménagement des quartiers par les municipalités seront remis en cause. Vous savez, la droite à Paris ne veut pas de logements sociaux... Notre projet de 40 000 nouveaux programmes, elle n’en veut pas ! Elle n'aime que les bureaux et les appartements grand luxe.


Que comptez-vous faire contre ce projet de loi ?

Nous allons alerter, mobiliser les collectivités, les populations. Nous allons mener la bataille. Ce qui se prépare là ne solutionne pas les problèmes de transport de notre métropole et ne nous prépare pas à l’après pétrole.


Propos recueillis par David Larbre







Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prevenir des réponses




Commande de vin

Vêtements bio

retour menuRetour au menu

© 2013 AMLCF - Réalisation : NokéWeb