Expo « Bille en Tête » : un stylo bille qui a de l’œil à L’Imagerie d’Argenteuil
Publié le Par Laurent Pradal
L'imagerie
La galerie L’Imagerie, à Argenteuil dans le Val d’Oise, expose du 20 février au 19 mars des œuvres d’Anthony Caseiro, jeune artiste de la région dont le trait de « stylo » fait des ravages. Au cœur de son exposition, intitulée « Bille en Tête », une vision photographique de l’être humain et de ce qui l’entoure.
Quand le stylo bille prend tout son sens dans l’art… C’est ce que propose Anthony Caseiro dans ses œuvres à travers une exposition à la galerie L’Imagerie, à Argenteuil. Intitulée « Bille en tête », celle-ci propose aux visiteurs de se plonger dans différents visages et paysages, dont la qualité et la précision du trait font penser à des photographies ou des reproductions de planches anatomiques.
Une curiosité pour la précision du trait qui lui est venu petit à petit : « je me suis rendu compte que j’aimerais vraiment pouvoir un jour reproduire ce que voit l’œil, l’instrument organique de précision le plus développé existant au monde » explique-t-il. Et pour parfaire ses œuvres, l’artiste qui a commencé dans le game design s’est plongé dans des revues médicales, des livres d’anatomie et de photographie.
Un seul et même outil pour exprimer son art : le stylo bille !
Particularité de ses travaux : leur réalisation au stylo bille. « J’aime ce côté « objet quotidien » qu’on abandonne et qu’on méprise un petit peu. Il est pourtant utile et fait la basse besogne de tous les jours » déclare-t-il. Et de continuer : « on a tous un stylo bille qui traîne quelque part, on en a toujours un sur soi. J’aimerais un jour prétendre à revaloriser cet instrument ».
Quant à la couleur, toujours et uniquement du bleu : « c’est une encre de très bonne qualité, contrairement à ce que l’on peut croire. J’aime ce côté quotidien, le stylo qu’on utilise pour écrire mais jamais pour dessiner ». Il argumente : « On prétend que le noir est plus élégant alors qu’avec du bleu on peut faire des choses très intéressantes ». Et de conclure qu’il y a aussi « un côté « contre-courant » : le stylo bleu n’est pas considéré comme un outil traditionnel dans l’art en général, mais je pense que c’est de par son côté très laborieux parce que pour obtenir un résultat moyen il faut déjà passer beaucoup de temps ».
Une exposition marquée par une technique quasi chirurgicale
Des œuvres d’une technicité incroyable, dont les inspirations vont de Francis Bacon à William Turner, en passant par Basquiat et Leonard de Vinci, l’origine de toute son œuvre. Et qui mettent du temps : entre une semaine pour les plus petites, à six mois pour les œuvres les plus imposantes, et tout cela 8h par jour. Un prix à payer pour une qualité quasi photographique de ces œuvres.
Et un travail payant qui déclenche des émotions, grâce à cette précision chirurgicale qui confronte le visiteur a bien plus qu’une œuvre d’art : le détail des yeux sur les portraits donne vie à ces visages et bouleverse le visiteur par ce côté « humain » de l’œuvre. Une exposition gratuite à ne pas rater et qui donne une toute nouvelle perspective à l’approche que l’on fait habituellement de l’art.
Pratique :
L’exposition « Bille en Tête » se tient du 20 février au 19 mars à l’Imagerie, 10 rue du 8 mai 1945, 95100 Argenteuil. Accès : en train, à 7 min à pieds de la gare d’Argenteuil ; en bus, ligne 140 et 340 arrêt « Borderel », ligne 9 et 272 arrêt « Calais ». Entrée Libre. Vernissage le samedi 20 février à 19h.
Les plus de l’expo :
Outre son accès libre, les espaces sont grands et bien aménagés. Il est possible de gagner son portrait dessiné par l’artiste si l’on vient visiter l’exposition. La boutique de l’imagerie propose également toute une revue de livres et de produits relatifs à l’art contemporain, à la photographie, à la mode, à l’illustration et au design graphique.
Crédit photo : Anthony Caseiro/L'Imagerie