Aux assises pour le meurtre de Vanesa Campos, prostituée
Publié le Par Fabrice Bluszez
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Vanesa Campos, 36 ans, prostituée transgenre, a été agressée au bois de Boulogne dans la nuit du 17 au 18 août 2018. Une bande de voleurs terrorisait alors putes et clients. Trois hommes vont répondre de ce meurtre.
Mahmoud K., né en 1997 en Egypte, 24 ans, est accusé d'avoir tiré à trois reprises sur Vanesa Campos, tuée d'une balle dans le thorax. Ali A., 24 ans, et Karim I. 28 ans, sont accusés d'avoir agressé la prostituée au couteau et à la matraque. Les cris de la malheureuse, l'appel au secours convenu à l'avance ,"Chicas todas", n'ont pas suffi. Les autres prostituées n'ont pas osé affronter le groupe de neuf personnes armées venues en "expédition punitive".
La loi punissant les clients, votée en 2016, a repoussé les prostituées loin des lumières, dans des zones plus dangereuses. Là, une bande organisée et armée détroussait les clients, imposant sa loi et mettant en danger la vie des prostituées. Victor Elias Campos Vasquez, devenu Vanesa Campos, vivait petitement porte de Clignancourt, dans un deux-pièces partagé à quatre, rapporte LeMonde et travaillait au bois de 22 heures à 4 heures du matin.
Le parquet avait demandé une mise en examen pour "assassinat". Mahmou, Ali et Karim (les noms ne sont pas connus pour des raisons obscures) seront jugés pour "meurtre en bande organisée", souligne BFMTV. Les autres, dont un mineur jugé à part, pour "association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime". Ils restent innocents, tous, tant que les tribunaux n'ont pas statué sur l'affaire.
Une loi en accusation
Au sujet de la loi sur la prostitution de 21016, on rappelle fort justement dans Wikipedia...
En 2016, à l'initiative de la ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, très opposée à la prostitution qu'elle estime être nécessairement forcée, le Parlement a aboli le délit de racolage et a introduit, pour la première fois dans l'histoire de la lutte contre la prostitution en France, la pénalisation des clients : selon la loi "visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel", "l’achat d’un acte sexuel" est puni de 1 500 € d'amende, 3 750 € en cas de récidive.