Ile-de-France, transport : les RER accusent le coup

Plusieurs sujets ont été mis sur la table par les grands pontes des transports en commun. Et le sujet prioritaire était bien entendu celui relatif à la ponctualité de nos transports. Si celle des métros et des tramways est de manière générale plutôt satisfaisante, celle des RER l’est beaucoup moins. Les élus du Stif ont ainsi exprimé leur « forte préoccupation quant aux résultats de ponctualité qui demeurent très insuffisants sur les RER, en particulier le RER C ».

L’incendie du poste d’aiguillage des Ardoines du 23 juillet à Vitre-sur-Seine (Val-de-Marne) a créé beaucoup de problèmes, et au lieu des trois ans de travaux pour revenir à la normale, Guillaume Pepy a annoncé un délai de deux ans et demi. Quant aux autres RER, le constat est moins brutal. Les objectifs concernant les A, B et D, qui sont de n’avoir qu’entre 5 et 7 % de rames en retard, ne sont toutefois toujours pas atteints. Côté Transilien, la ponctualité sur le réseau Saint-Lazare est jugée préoccupante mais de plus en plus en de trains de banlieue rattrapent leurs retards. Un « progrès » dont se félicite Jean-Paul Huchon.

Pénalités, investissements et taxes en hausse

Le Stif a infligé un malus de 13 millions d’euros à Guillaume Pepy (contre 11 M€ l’an passé). Une « amende » toutefois minime au regard de la contribution annuelle de 1,8 milliards d’euros versées par le Syndicat des transports à la SNCF. Avec 3 M€ d’amende, diminué de moitié par rapport à l’an dernier, la RATP s’en tire mieux, alors que la contribution annuelle du Stif monte à 2 milliards d’euros. Toutefois, si l’on peut penser que la RATP a un rendement bien supérieur à la SNCF, cela n’est pas de l’avis d’un cheminot qui l’explique au Parisien : « Arrêtez de comparer ! Eux sont en circuit fermé, nous, on a la météo, les sangliers, un réseau beaucoup plus vaste et vétuste qu'on doit en plus partager avec les TER, le fret, les TGV... »

L’affaire révélée par Le Parisien du retard de deux ans pour le prolongement des lignes 12 et 14 au nord de Paris, avec une mise en service finalement prévue pour 2019 montre que tout n’est pas tout rose pour la RATP. En attendant, son PDG a promis de tout mettre en œuvre afin de renforcer l’offre de bus dans le secteur. Quant à son plan d’investissement 2012-2015 de la RATP, il est en hausse de 30 % par rapport au précédent, contre + 65 % pour la SNCF. Le « programme fiabilité » devrait prévoir 250 chantiers sur le Transilien jusqu’en 2010 (pose de nouveaux rails, rénovation des caténaires, etc.). Le gouvernement envisage de nouvelles taxes sur les places de stationnement annexées aux bureaux ainsi que sur la taxe foncière qui devraient rapporter environ 140 M€ par an.