Une croissance nulle au premier trimestre « pas grave » pour Michel Sapin
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Parti socialiste - flickr
L’Insee a publié les chiffres économiques de la France pour le premier trimestre. La croissance ne progresse pas (0%) et plusieurs indicateurs sont mêmes en baisse. « Pas grave » pour Michel Sapin, insuffisant pour créer des emplois selon François Rebsamen.
La France ne va pas mieux. Selon l’Insee, la croissance française s’établit à 0% au premier trimestre 2014. Une croissance nulle en deçà des prévisions du gouvernement qui tablait sur une faible hausse de 0,1% et plus mauvaise que celle enregistrée au quatrième trimestre l’an passé (+0,2%).
« Pas grave »
Le ministre de l’Economie Michel Sapin ne semble pourtant pas s’émouvoir de ce mauvais résultat. « Ce n’est pas grave mais cela conforte toute la politique que nous menons aujourd’hui, justifiait-il après l’annonce de l’Insee. Ce sont des chiffres du premier trimestre : c’est le moment où le président de la République, il en a eu l’intuition, a dit ‘on doit accélérer, on doit approfondir parce qu’on doit accélérer la croissance’ ». Et Michel Sapin assure que cela ne remet pas en cause les prévisions du gouvernement. La croissance « va être cette année supérieure à zéro évidemment, mais elle sera insuffisante, a-t-il avoué. […] La prévision du FMI pour la France, c’est 1%, donc nous sommes dans des chiffres qui sont parfaitement des objectifs raisonnables ».
Pas de création d’emploi
Quasiment tous les indicateurs économiques sont pourtant en baisse en ce début d’année. La consommation des ménages a reculé de 0,5% contre une hausse de 0,2% en fin d’année dernière. Les investissements des entreprises ont également diminué de 0,5% après une augmentation de 0,8% au dernier trimestre 2013. Seule la production de biens et services progresse légèrement de 0,2%, lors des trois premiers mois de l’année, comme lors des trois derniers de 2013. Enfin le solde extérieur diminue de 0,2% en raison de la hausse d’1% des importations (+0,5% fin 2013) cumulée à un ralentissement des exportations (+0,3% contre +1,6%).
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Le ministre du travail a, lui, concédé que cette croissance nulle ne permettait pas de créer des emplois. Une inversion de la courbe du chômage ne semble donc pas à l’ordre du jour. De son côté François Rebsamen évoque les conséquences des élections municipales de mars pour expliquer l’absence de croissance. « Les élections en général, ce n’est jamais un bon moment pour la consommation, la cohésion nationale, le développement », explique-t-il. Pas sûr que cela suffise à rassurer les Français, même si l’ancien maire de Dijon assure que « l’engagement qui est pris, 1% (en 2014) sera tenu ».