François Hollande tente de convaincre les grands patrons mondiaux de l’attractivité de la France
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Parti socialiste - flickr
François Hollande préside, lundi 17 février, un « conseil stratégique de l’attractivité » réunissant 34 dirigeants de grandes entreprises du monde entier. L’objectif : convaincre que la France est un pays attractif.
François Hollande sait-il draguer les chefs d’entreprises ? En tout cas, le président s’en donne les moyens. Quelques jours après une visite dans la Silicon Valley américaine, pôle des industries de pointe aux USA, il reçoit 34 dirigeants d’entreprises étrangères à l’Elysée. Le chef de l’Etat, le Premier ministre Jean Marc Ayrault ainsi que 9 autres ministres tenteront de les convaincre d’investir en France. L’enjeu est de taille. A eux tous, les patrons mondiaux – des entreprises Volvo, Bosch, Nestlé mais aussi des fonds souverains du Koweit et de Chine – pèsent près de 850 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Chute des investissements étrangers
« C’est une réunion pour convaincre que la France est un pays où l’on peut investir, où il faut investir, qui est un pays attractif. » Le 14 février, Pierre Moscovici avait fixé les objectifs de cette journée. Et les difficultés sont à la hauteur de l’importance du rendez-vous. Depuis 2007, les investissements étrangers en France ont connu une chute vertigineuse, passant de 96,2 à seulement 5,7 milliards de dollars en 2013, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Depuis 2010, le nombre de projets internationaux d’investissement dans l’Hexagone recule. Alors qu’il continue d’augmenter dans le reste de l’Europe. Notamment en Allemagne, qui devance désormais la France, et le Royaume-Uni, qui creuse encore un peu plus l’écart. Un constat qu’avaient déjà mis en lumière plusieurs dirigeants de filiales françaises de grands groupes internationaux, dans une tribune publiée par Les Echos. Christophe de Maistre, président de Siemens France s’expliquait : « Chaque fois que nous sollicitons une demande d’investissement, cette dernière est évaluée, comparée aux propositions des autres entités du groupe, notamment en Europe. Il y a urgence à remonter vers notre maison-mère des signaux positifs sur l’Hexagone, car ce qui lui revient aux oreilles aujourd’hui est trop souvent pollué par le bruit médiatique de la presse anglo-saxonne. »
Nouveau visage français
L’enjeu du « conseil stratégique de l’attractivité » est donc de présenter le nouveau visage de la France. C'est-à-dire, les réformes engagées par le gouvernement dans le cadre d’une politique économique plus favorable aux investissements et à l’emploi. Ainsi, l’accord national interprofessionnel (ANI), le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), la remise à plat de la fiscalité et le tout récent « pacte de responsabilité » seront au menu du jour. Toutes ces présentations seront réparties en trois ateliers : le marché français et son attractivité, la fiscalité et la réglementation en France, et enfin, la flexibilité du marché du travail.
De leurs côtés, les dirigeants exposeront les signes ou actes qui font effet de repoussoirs pour s’installer en France. De ce côté, Christophe de Maistre avait déjà pesé le pour et le contre : « La France, deuxième économie européenne, possède nombre d’atouts dans son jeu : la démographie, ses infrastructures, un coût de l’énergie compétitif, des compétences dans les domaines d’avenir, une situation géostratégique favorable. Mais il ne faudrait pas que certains nœuds comme l’instabilité fiscale, les lourdeurs du dialogue social, le risque pénal pesant sur la tête des mandataires sociaux, agissent comme des repoussoirs. » Aujourd’hui, les ministres devront donc insister sur les points forts et rassurer sur les points faibles du pays.