Crise de l'œuf : Le Foll n'a «aucun moyen»
Publié le Par Gaspar S.
Parti socialiste - flickr
Stéphane Le Foll va participer à une concertation visant à répondre à la détresse des producteurs d'œufs bretons. Mais le ministre de l'Agriculture fait savoir qu'il ne dispose d'«aucun moyen autoritaire» pour lutter contre la faiblesse du cours de l'œuf.
La concertation du mardi 13 août, organisée par le préfet, est très attendue par la filière avicole. Celle-ci a suspendu son important mouvement de protestation contre la faiblesse des cours. La semaine dernière, les producteurs avaient détruit plusieurs centaines de milliers d'œufs pour alerter les pouvoir publics.
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Le 7 août, une vingtaine de producteurs s'étaient rassemblés devant le centre des impôts de Carhaix pour y détruire une part importante de leur production. Ils ne peuvent plus amortir les importants investissements consentis en application d'une directive européenne sur le bien-être des pondeuses, instaurée en janvier 2012, ni couvrir la hausse des coûts de production.
À la veille de l'importante réunion Stéphane Le Foll a, sur France Inter, fait savoir qu'il dispose de peu de marge de manœuvre pour négocier avec la grande distribution. «Il faut qu'on soit capable de trouver des solutions et faire passer le message aux acteurs de cette filière, en particulier les acheteurs, qu'on ne peut pas profiter d'un moment de difficultés pour continuer à exercer une pression sur les prix», a expliqué le ministre.
«On est surpris que l'État découvre le problème»
Selon Stéphane Le Foll, la grande distribution doit «anticiper les choses et éviter d'accentuer les difficultés» du secteur, «pour qu'en septembre on ne continue pas à mettre la pression sur les prix». «Je n'ai aucun moyen, si ce n'est de convaincre et d'appeler chacun à la responsabilité» pour «arriver à mieux réguler la production», admet le ministre. «Il faut un meilleur ajustement et c'est le travail qu'on va faire demain», explique Le Foll.
Sur France Inter également, Yves-Marie Beaudet, président de la section œufs de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne, a rétorqué au ministre : « On est surpris que l'État découvre le problème (...). Il faut qu'une vingtaine d'éleveurs jettent des œufs pour que le ministre de l'Agriculture se saisisse de la question...»
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«On a une grande distribution qui continue à tirer les prix vers le bas, au mépris de l'appareil de production d'oeufs français», résume l'agriculture qui rappelle qu'il qu'il faut compter sept euros pour produire 100 oeufs, mais que «le producteur les vend un peu moins de cinq euros». «Nous avons besoin que les pouvoirs publics nous aident à faire passer certains messages avec certains de nos clients», a-t-il lancé à l'adresse de Stéphane Le Foll.