PSA : 2500 salariés encouragés à partir en « congé senior »
Publié le Par Antoine Sauvêtre
céline diais - flickr
Afin de diminuer à nouveau sa masse salariale, la direction du constructeur automobile a signé un accord avec les syndicats visant à encouragés les départs dans les métiers exposés à des sureffectifs.
Après la suppression de 8000 emplois dans le cadre de son plan social lancé en 2012, dont 3 000 postes à Aulnay-sous-Bois, PSA Peugeot-Citroën envisage une nouvelle baisse de sa masse salariale. Pour cela, la direction des ressources humaines de l’entreprise à signer un accord avec les syndicats. Il prévoit la mise en place d’un aménagement de fin de carrière en 2014 et 2015, qui pourrait concerné jusqu’à 2500 personnes.
Dispense progressive d’activité
« Le contrat social est partie intégrante de Back in the Race », le plan stratégique de la direction visant à gagner en compétitivité, a déclaré Philippe Dorge, DRH de PSA. Ce plan au véritable nom de guerre a notamment pour objectif de ramener à moins de 12,5% le ratio coûts salariaux/chiffres d’affaires d’ici la fin de l’année 2016. Les suppressions de postes à Aulnay-sous-Bois, mais aussi à Rennes allaient dans ce sens.
Cette fois, la direction compte y aller plus finement. « Le congé senior est compétitif par rapport à un licenciement où le salarié quitte l’entreprise », indiquait le DRH. En effet, dans le cadre de ce contrat social qui prévoit une dispense progressive d’activité, le salarié reste inscrit à l’effectif, mais il ne touchera que 70% de son salaire. Les salariés pouvant postuler à ce contrat doivent toutefois remplir deux conditions : être âgé d’au moins 55 ans et être à un poste dit « sensibles », c'est-à-dire dont les perspectives d’évolution vont entrainer à terme une baisse des effectifs.
Réductions d’effectifs attendues
La direction a évalué à 23% la part de métiers « sensibles » sur la totalité de ses effectifs (70 000 salariés en décembre), soit un salarié sur cinq. Ils concernent les réparations automobiles ou encore l’organisation du travail dans les usines.
« La question, c’est comment on concilie l’économie, le redressement de PSA, avec les intérêts des salariés », a tenté de rassurer Philippe Dorge. Pour autant, la direction envisage bel et bien une nouvelle réduction, à terme, des effectifs. Si aucun chiffre n’a été avancé pour le moment, de nouvelles dispositions ont été prises pour inciter les salariés des postes « sensibles » à quitter l’entreprise. Ces salariés « peuvent concrétiser leur projet professionnel en dehors du groupe en bénéficiant de l’indemnité conventionnelle de licenciement auquel le groupe ajoute à présent six mois de salaire (ndlr : contre trois précédemment) », indique la direction.
De plus, les salariés pourront bénéficier d’une « mobilité externe provisoire », c'est-à-dire la possibilité d’un retour chez PSA dans les deux ans, si le nouveau projet professionnel n’aboutit pas. Après la fermeture très contestée de l’usine d’Aulnay, la direction de PSA semble chercher la voie du compromis pour atteindre son but.