Les ventes de tabac à l’étranger ont bondi de 36 %

Les buralistes français ont du souci à se faire. Leurs clients prennent de plus en plus l’habitude d’aller acheter leurs cigarettes dans les pays frontaliers. D’après une vaste étude commandée par l’industrie du tabac au cabinet KPMG sur le « marché illicite des cigarettes dans l'Union européenne en 2013 », il semblerait que  « la consommation générale de cigarettes continue de diminuer» en France. Les auteurs du rapport notent que cette raison se situe notamment dans « la baisse des ventes légales » de tabac qui est compensée en partie par « l'augmentation des achats transfrontaliers ».

On découvre ainsi dans ce rapport qui n’a toujours pas été présenté en France que les ventes de tabac ont chuté l’année passée de 8 % dans le réseau des buralistes. Elle avait déjà été de 7,6 % en 2012. A contrario, les achats transfrontaliers ont fait l’objet d’une augmentation considérable avec plus de 36 % en un an ! La nouvelle hausse de 30 centimes du paquet intervenue le 1^er juillet 2013 a encore accentué l’écart avec les prix pratiqués chez nos voisins, notamment en Belgique. La nouvelle augmentation de janvier a accéléré le mouvement.

Un manque à gagner de 2,5 milliards d’euros pour le fisc

Les Français ont également anticipé le relèvement des quotas de cartouches de tabac qu’on peut ramener de l’étranger. Depuis l’instauration de ces quotas en 2006, il était impossible de ramener plus de cinq cartouches. Mais Bruxelles a jugé cette mesure contraire aux règles européennes, qui était destinée à lutter contre les achats transfrontaliers. Depuis le mois de janvier, il est possible de rapatrier jusqu’à dix cartouches par adulte, sans pour autant le déclarer aux douanes. Les fumeurs se sont ainsi précipités à l’étranger dès l’annonce de cette mesure en mars derniers.

Les experts de KPMG livrent ensuite un palmarès dans lequel la Belgique arrive largement en tête. Les paquets importés dans l’Hexagone ont ainsi doublé l’an dernier. En Algérie, on note une augmentation de 85 % des flux. Ceux en provenance d’Espagne ont par contre été en baisse (621 %) tout comme les achats dans les boutiques dut free (-16%). Au total, les « achats hors réseaux », c’est-à-dire réalisés à l’étranger ou sur les marchés parallèles comme sur Internet représentent désormais 25 % de la consommation en France rappelle la Confédération des Buralistes. Cela représente  manque à gagner d’environ 2,5 milliards d’euros par an pour le fisc.