Environnement : de nombreux pesticides retrouvés dans des cheveux d’enfants
Publié le Par Antoine Sauvêtre
UGA College - flickr
Les cheveux d’une trentaine d’enfants vivant dans des zones agricoles ont été analysés. Et la découverte est inquiétante : un cocktail de pesticides, dont certains interdits dans l’agriculture.
L’association Générations Futures voulait alerter sur l’exposition aux pesticides perturbateurs endocriniens, c'est-à-dire qui perturbent le système hormonal. Des produits chimiques auxquels les jeunes enfants sont particulièrement sensibles. Les résultats de leur étude n’ont pas de quoi rassurer. Sur une trentaine d’enfants vivant ou allant à l’école dans des zones agricoles, plus de 624 résidus de pesticides ont été relevés pour une moyenne de 21 résidus sur chaque mèche.
Résultats inquiétants
Ces cheveux d’écoliers allant de 3 à 10 ans, en disent long sur leur exposition aux produits chimiques. Tous vivent ou vont à l’école à proximité de « zone pulvérisée », mais certains produits retrouvés sont surprenants. D’abord, sur les 53 pesticides endocriniens recensés, 35 ont été retrouvés au moins une fois dans les cheveux de ces enfants et treize dans tous les échantillons. Pire, 13 des produits retrouvés sont interdits d’usage dans l’agriculture depuis des années en France. Mais largement utilisés sur les colliers ou lotions anti-puce pour chiens et chats ou dans des diffuseurs anti-moustiques par exemple.
Retrait des pesticides endocriniens
L’association précise bien que cette étude n’est pas « parfaitement représentative de l’exposition moyenne des enfants français dans des zones agricoles et ne prétend pas refléter exactement l’état moyen de la contamination ». Mais elle « montre que nos enfants sont exposés au quotidien à une véritable soupe chimique », s’inquiète François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. Et selon lui, le plus inquiétant réside dans « l’effet cocktail » de pesticides « qui n’est pas pris en compte dans les évaluations ».
Générations Futures appelle désormais les pouvoirs publics à interdire tous les perturbateurs endocriniens. Une demande déjà formulée en 2011 mais qui était restée vaine.