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L'Etat responsable de l'exil forcé de milliers d'enfants réunionnais - Vidéos -

Publié le  Par Roxane Bayle

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Alex Guibord - Flickr

En votant, par 125 voix contre 14, la résolution reconnaissant la responsabilité de l'Etat dans l'exil forcé d'enfants réunionnais dans les années 1960, l'Assemblée Nationale permet de mieux faire connaître cette partie sombre de notre histoire. française.

Le texte voté aujourd'hui à l'Assemblée Nationale ne comporte qu'un seul article : "L'Assemblée nationale demande à ce que la connaissance historique de cette affaire soit approfondie et diffusée ; considère que l'Etat a manqué à sa responsabilité morale envers des pupilles ; demande à ce que tout soit mis en œuvre pour permettre aux ex-pupilles de reconstituer leur histoire personnelle". Il permettra aux ex-pupilles de la Nation, surnommées "Les enfants de la Creuse", originaires de l'Ile de la Réunion, qui ont été arrachées à leurs familles et leurs territoires, de reconstituer leurs histoires personnelles et même d'aller plus loin dans leurs démarches judiciaires. Certains d'entre eux étaient même présents au sein de l'hémicycle aujourd'hui.

 



1963 : l'Ile de la Réunion, tout jeune département français d'Outre-mer et très pauvre, est sujet à des tensions économiques et sociales. Michel Debré, auteur de la Constitution de la Ve République et député de ce petit bout de territoire, créé le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'Outre-mer (Bumidom). Ainsi, il va organiser des flux migratoires dans le but de repeupler les régions rurales en France métropolitaines, qui souffrent de l'exode. Ce sont près de 1600 enfants, orphelins ou avec l'accord de leurs familles. Ces exils ont continué jusqu'à l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir, en 1981.

La rupture totale a été imposée

Mais ce serait un "consentement vicié" selon Ericka Bareigts, député socialiste de la Réunion qui est derrière cette proposition de loi. Si on a promis aux parents que les enfants recevront une bonne éducation et pourront revenir à l'occasion des vacances, la rupture totale avec les familles a été imposée.

Du côté de l'UMP, cette résolution qui attaque Michel Debré, ancien premier ministre de Charles de Gaulle, passe mal, notamment pour Didier Quentin : "Sans doute certains de ces enfants ont été mal accueillis, mais ce n'est pas une raison pour stigmatiser par principe les services sociaux de l'époque, qui ont voulu donner une chance à ces enfants. La grande majorité d'entre eux y ont trouvé les conditions d'une vie meilleure" a-t-il dit à l'Assemblée Nationale. L'UDI a refusé de prendre part au vote, dénonçant l'instrumentalisation des électeurs réunionnais par le gouvernement.
 







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