Théorie du genre : des pressions contre les bibliothèques ?
Publié le Par Roxane Bayle
Bibliothèque de Rennes Métropole - Wikimédia
Dans un communiqué de presse, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, a dénoncé des pressions contre les bibliothèques municipales par certaines personnes, qui seraient liées au Printemps français. Elles exigeraient le retrait de certains ouvrages pour enfants, ceux qui enseigneraient ce qu'ils appellent "la théorie du genre".
Les membres du Printemps français, les nouveaux censeurs ? Selon la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti : "Près d'une trentaine de bibliothèques publiques ont fait l'objet, ces derniers jours, de pressions croissantes de la part de groupuscules fédérés sur Internet par des mouvements extrémistes qui en appellent désormais à la lutte contre ce qu'ils appellent les 'bibliothèques idéologiques' ".
Ces "groupuscules" qui seraient, selon une source du Monde, originaires du Printemps Français, "se rendent dans les bibliothèques de lecture publique, exercent des pressions sur les personnels, les somment de se justifier sur leur politique d'acquisition, fouillent dans les rayonnages avec une obsession particulière pour les sections jeunesse, et exigent le retrait de la consultation de tout ouvrage ne correspondant pas à la morale qu'ils prétendent incarner." toujours selon le communiqué. La ministre a qualifié ces actions d'"atteintes scandaleuses à la démocratie et à la liberté".
"La théorie du genre" dans les ouvrages pour les enfants selon ces groupuscules
Pour ces groupes, hostiles au mariage gay et à l'IVG (interruption volontaire de grossesse), une supposée "théorie du genre" est enseignée aux enfants à l'école et par des livres qui leur sont fournis notamment. Jean-François Copé, président de l'UMP, s'en était violemment pris à "Tous à Poil" dimanche, le présentant comme "recommandé aux enseignants" : "A poil la maîtresse... Vous voyez, c'est bien pour l'autorité des professeurs ! On ne sait pas s'il faut sourire, mais comme c'est nos enfants, on n'a pas envie de sourire". L'ouvrage figure sur la liste d'une association ardéchoise, L'Atelier des merveilles, et est mentionné sur le site du Centre régional de documentation pédagogique de l'Académie de Grenoble, dans la liste des livres œuvrant à l'égalité.