Délinquance : la part d’étrangers mis en cause pour vols a augmenté depuis 2008
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Clément Gault - flickr
L’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) indique que la part des étrangers mis en cause pour vol en France a augmenté de dix points entre 2008 et 2012. Des chiffres à comprendre et à relativiser avant de les commenter.
En 2012, 26,8% des mis en cause pour vol par les services de police étaient étrangers. Quatre ans plus tôt, ce chiffre était de 16,5%. Une forte augmentation donc, selon l’ONDRP. Il est par ailleurs important de noter que le fait de « mettre en cause » ne prend pas en compte les suites pénales mais indique uniquement le nombre de suspects dont les noms sont transmis au parquet.
Sexe et nationalités
L’étude permet de connaitre le sexe, l’âge et la nationalité des mis en cause. Premier point, la part augmente quelque soit l’âge ou le sexe des suspects. Quant à la nationalité, la hausse est due pour moitié à des suspects roumains (+4,2 points), mais auss à des Tunisiens (+2,7 points) et aux ressortissants de l’ex-URSS (+1,4 points). Pour chacune des catégories, la cause de ces augmentations du nombre de délit s’explique différemment.
Roumaines mineures
Concernant la nationalité roumaine, l’ONDRP constate une hausse dans tous les types de vols, sauf les vols à main armé. Les vols à la tire étant les plus marquants (+19,3 points). Selon l’organisation chargée de l’étude, « la part des Roumains au sein des mis en cause se serait accrue de façon d’autant plus marquée qu’une partie d’entre eux serait rattachée à des organisations criminelles. » Et cette hausse serait due « presque exclusivement à des femmes mineures », passant de 16,4% en 2008 à 31,1% en 2012.
Tunisiens issus du Printemps arabe
Pour les mis en cause issus d’Afrique du Nord, l’ONDRP met en lumière les conséquences du Printemps arabe, débuté en décembre 2010. En deux ans, la part des hommes majeurs tunisiens mis en cause est passé de 1,2% en 2008 à 2,7% en 2012. Cela s’expliquerait par l’arrivée de « populations s’installant en France sans ressources et dont une partie de la subsistance serait assurée, au moins de façon temporaire, par le vol. »
Géorgiens chassés de leur pays
Enfin, concernant les ressortissants de l’ex-URSS, le Service d’information sur la criminalité organisée de la police judiciaire (Sirasco) pointe le rôle « des lois d’amnistie adoptées en Géorgie en 2005 et 2013 pour les voleurs non reconnus comme mafieux en échange de leur départ du territoire [qui] ont entrainé un déploiement massif des criminels en Europe. » Ainsi, l’augmentation de la délinquance géorgienne est due à 80% à des hommes majeurs.
Attaques politiques
Le résultat de cette étude ea rapidement donné lieu à des critiques de l'opposition. Le Front National, parlant de « lien évident entre immigration et insécurité », a notamment appelé à « renvoyer dans leurs pays les étrangers condamnés pour faits graves de délinquance ou de criminalité », selon Le Parisien. Pourtant, le chef de l’ONDRP Christophe Soullez avait immédiatement averti qu’il fallait « relativiser » ces chiffres qui ne représentent « qu’une partie de la délinquance. »