Air France : la grève se poursuit
Publié le Par Raphaël Didio
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Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a rejeté ce lundi la proposition de la direction d’Air France de suspendre jusqu’en décembre le projet de développement de sa filiale à bas coût Transavia.
A l’instar de la grève des cheminots et des marins au début de l’été, ce sont les pilotes de ligne d’Air France qui n’en démordent pas avec leurs patrons. Ces derniers espéraient faire plier les grévistes ce lundi mais le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) en a décidé autrement et a refusé la proposition de leur direction, qui proposait de suspendre jusqu’en décembre le projet de développement de sa filiale à bas coût Transavia, au centre du conflit depuis huit jours. En cause, notamment, des conditions de travail beaucoup moins avantageuses pour les pilotes d’Air France qui seront affectés à Transavia (salaire en baisse pour les commandants de bord, plus d’heures de vol, moins de jours de repos par mois et moins de congés payés, ni assurance et ni retraite complémentaire).
Les syndicats espèrent une médiation du gouvernement
La direction estime de son côté avoir formulé une « offre équilibrée et positive » mais les syndicats craignent des mesures de « dumping social » avec le développement de la filiale Low Cost. Ils devraient donc décider de reconduire leur mouvement. Le SNPL dénonce une « ultime provocation » de la part du patron du groupe Air France-KLM Alexandre de Juniac. Le syndicat estime que les annonces proposées aux syndicats ce lundi ne sont « qu’un écran de fumée qui n'offre pas plus de garanties que les annonces précédentes, et ne résout aucun problème. »
Le SNPL pourrait déposer un nouveau préavis de grève jusqu’au 4 octobre d’après Le Parisien, qui croit savoir que le deuxième syndicat engagé dans ce conflit, le SPAF (Syndicat des Pilotes d’Air France) s’apprêterait également à déposer un préavis de grève par la voix de son président Fabrice Queille afin de prolonger le mouvement jusqu’au 26 septembre. Les deux syndicats réclament la médiation du gouvernement. Cet après-midi, en conférence de presse, Alexandre de Juniac a précisé la position de la direction d’Air France.
« On aurait pu acheter quatre avions moyen- courriers »
« Nous espérons faire repartir le projet, même si pour l'instant il n'a pas l'assentiment des salariés », qui reconnaît toutefois « un affaiblissement significatif du projet industriel Transavia en Europe ». « Je considère que nous avons fait une offre équilibrée et très positive, si le SNPL ne change pas d'avis, leur position est inexplicable, le mouvement est sans motifs », a-t-il jugé. Pour la direction, « si les organisations pilotes ne rejoignent pas le projet dans les modalités économiquement et socialement acceptables qui leur ont été proposées, elle sera contrainte d'entamer la procédure de dénonciation de l'accord de création de Transavia France » signé en 2007.
D’après la compagnie aérienne, les pertes quotidiennes s’élèvent à 20 millions d’euros, ce qui obligera Air France à revoir ses prévisions sur les résultats financiers 2014 « après la fin du conflit ». Viendront s'ajouter « des conséquences désastreuses sur les clients, les salariés et les finances de la compagnie », ajoute la direction. « Avec ce que l'on a déjà perdu, on aurait pu acheter quatre avions moyen- courriers », a souligné Alexandre de Juniac au Monde. La direction entend ouvrir des discussions sur son plan de restructuration Perform 2020 lors du prochain Comité central d’entreprise (CCE) prévu le 25 septembre.