Permis de conduire : un inspecteur sur deux en grève contre la privatisation des examens
Publié le Par Antoine Sauvêtre
JaHoVil - flickr
La grève des inspecteurs d’auto-école contre la réforme du permis de conduire menace la tenue de « plus de 4 000 examens » dans la journée. Les grévistes dénoncent une privatisation de l’examen du code de la route, ce que réfute le ministre de l’Intérieur.
Ce n’est pas le jour pour passer son permis de conduire. Au stress de l’examen pourrait bien s’ajouter le stress de… ne pas le passer du tout. Ce mercredi 25 juin, près d’un inspecteur sur deux fait grève pour contester la réforme du permis de conduire présentée par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, début juin. Plusieurs milliers d’examens du permis de conduire sont menacés. Selon, Jean-Bernard Marcuzzi, secrétaire national du SNPTAS-CGT, « entre 600 et 800 inspecteurs seront en grève sur 1300 environ » en France. Au total, « plus de 4 000 examens » pourraient ainsi être annulés aujourd’hui.
« Privatisation »
La réforme souhaitée par le gouvernement a pour but de réduire les délais de passage du permis de conduire et d’en abaisser le coût. Pour cela, outre l’autorisation de la conduite accompagnée dès l’âge de 15 ans (contre 16 actuellement), le ministre souhaite avoir recours à des réservistes de la police et de la gendarmerie pour surveiller les examens du code de la route à partir du 1er juillet. Puis, dès 2015, la surveillance de cet examen serait confiée à un prestataire agréé par l’Etat pour permettre aux inspecteurs de se concentrer sur l’examen de conduite.
Mais pour ces derniers, ces mesures reviennent à « privatiser les examens du code de la route » alors qu’il « suffirait de recruter environ 200 inspecteurs […] pour permettre de réduire les délais de passage de l’examen du permis de conduire », explique Pascale Maset, secrétaire générale du Snica-FO. Les deux syndicats qui ont appelé à la grève ce mercredi menacent d’engager « une grève illimitée dès septembre » si le gouvernement n’accède pas à leurs demandes.
Cazeneuve assume
Une menace qui n’a aucun effet sur le ministre de l’Interieur. Dans une interview au journal 20 Minutes, Bernard Cazeneuve assume « parfaitement la réforme, qui est faite avant tout pour les jeunes et pas contre les inspecteurs du permis ou les auto-écoles ». Il réaffirme par ailleurs que le but de ces modifications est de « dégager les inspecteurs du contrôle de l’examen du code » pour leur permettre de « centrer [leur travail] sur le passage de l’épreuve pratique ». Pour rassurer les inspecteurs, le ministre réfute toute « privatisation » de l’examen et assurent que « les inspecteurs du permis continueront à le faire passer » et « seront toujours sous la responsabilité de l’Etat ». Le locataire de la place Beauvau s’est également engagé « à ce que les effectifs d’inspecteurs […] ne diminuent plus ».