Paris : la mairie cherche des alternatives aux « cadenas d’amour »
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Martin Pilát - flickr
Après l’affaissement, dimanche, d’une grille du pont des Arts sous le poids des cadenas qui y sont accrochés, la mairie de Paris envisage des alternatives « à la fois artistiques, solidaires et écologiques ».
Cette fois, c’en est trop. Victime de son succès, le pont des Arts a subi ce week-end le poids de l’amour. Deux grilles de la passerelle se sont affaissées, obligeant la mairie à fermer l’accès au pont par mesure de sécurité. Actuellement, une grande planche en bois particulièrement inesthétique comble le vide.
Une grille du Pont des Arts à Paris cède... sous le poids des cadenas (photo @eric_sennse) #LesVerruesDeLAmour pic.twitter.com/a44GDU5Swj
— confidentiels (@confidentiels) 8 Juin 2014
Un incident sans gravité, mais qui montre que la tolérance de la Ville sur le sujet a atteint son apogée. En avril, deux Américaines vivant à Paris avaient déjà lancé une pétition pour dénoncer « l’enlaidissement » de la capitale que ces cadenas génèrent, mais aussi pour mettre en avant le coût des remplacements réguliers de tronçon de grille ou encore l’insécurité pour les passants et les péniches qui passent sous la passerelle. Cette fois, la mairie de Paris compte bien prendre le problème à bras le corps.
Des alternatives sans brusquer
Mais la transition n’est pas simple. Paris, capitale de l’amour, ne doit pas brusquer les touristes qui viennent en nombre pour y sceller leur amour. Pas question donc de mettre en place un système de verbalisation, d’autant que le phénomène s’exporte de plus en plus aux autres ponts de la capitale. Les services de la mairie souhaitent modifier les comportements en douceur. Anne Hidalgo a ainsi demandé à son équipe de trouver « des alternatives à la fois artistiques, solidaires et écologiques ». Et Bruno Julliard, premier adjoint du maire, ne manque pas d’idées.
S’il assure qu’un appel à projet sera lancé dans quelques mois auprès d’artistes internationaux, l’élu dit avoir déjà reçu plusieurs propositions. Remplacer les cadenas par des rubans de couleurs ou des fleurs serait une piste. Mais aussi, installer des sculptures au bout des ponts pour accueillir les cadenas, projeter les messages d’amour dans Paris, ou même créer un « monument de l’amour » où les tourtereaux viendraient y glisser leur déclaration…
Juillard: "trouver une alternative aux "cadenas... par BFMTV
Une demie tonne par grille
Véritable mode internationale, l’accrochage de « cadenas d’amour » est apparu à Paris en 2008. En tant que capitale de l’amour et du romantisme, le phénomène s’est très largement répandu dans la « Ville-lumière ». Aujourd’hui, les cadenas envahissent le pont des Arts, où chaque grille pèse désormais près d’une demi-tonne, et commencent à apparaitre sur le pont de l’Archevêché, les passerelles Simone de Beauvoir, Léopold-Séder-Senghor ou celle du canal Saint-Martin.
D’autres grandes villes européennes font face au problème et trouvent des solutions diverses. Moscou a installé des arbres métalliques pour accrocher les cadenas et alléger le pont Luzhkov. Rome a purement et simplement interdit cette pratique sous peine d’amende, tandis que Liverpool y consacre une place spéciale près de la rivière Mersey pour y jeter les clés des cadenas. Reste à la mairie de Paris de trouver celle qui débloquera la situation.