Coups de feu à Libération : un blessé grave, le suspect continue à terrifier Paris
Publié le Par Roxane Bayle
Flickr de Luc Legay
Un homme armé d'un fusil à pompe a ouvert le feu dans les locaux de Libération, avant de prendre la fuite, ce lundi matin. Un employé a été gravement touché. Il aurait pris en otage un automobiliste à la Défense, qui a ensuite été relâché aux Champs-Elysées.
A 10h15 ce lundi matin, un homme a ouvert le feu à deux reprises dans les locaux du quotidien Libération, à Paris, avec un fusil à pompe, avant de prendre la fuite. Il n'a pas dit un mot durant la fusillade. Un assistant photographe âgé de 27 ans, qui devait se rendre sur les lieux d'un "shooting" pour le supplément culturel de Libération, Next, a été grièvement touché au niveau du thorax. Son pronostic vital est engagé. Un périmètre de sécurité a été établi autour du siège du journal.
L'affaire a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris. Elle comparera les images de vidéosurveillance du quotidien avec celles de BFMTV, où un homme armé avait également fait irruption vendredi matin, sans tirer de coups de feu. Les enquêteurs espèrent trouver des similitudes dans la tenue, le comportement ou l'arme du tireur. D'après des informations communiquées par LCI, les cartouches retrouvées dans les deux locaux seraient les mêmes.
Les sièges de plusieurs médias dont Le Monde, 20 minutes ou encore Europe 1 font l'objet d'une protection policières. Chez BFMTV, des patrouilles sont présentes depuis dimanche dernier.
Interviewé par BFMTV, Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction de Libération, raconte ce qu'il a vu dans le hall : "Les impacts ressemblent à des tirs de chevrotine, il y a des multiples petits impacts partout dans le hall, sur le plafond, mais je n'en sais pas plus pour le moment. Un commissaire est sur place". Il ajoute: "Il y a une grande indignation, ça nous révulse et ça nous écœure, mais là on est plutôt sous le choc".
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, et le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, sont rapidement arrivés sur place: "Ce sont des actes gravissimes. C’est la première fois qu’un organe de presse est ainsi frappé. Il n’est pas normal que l’on soit obligé de protéger par des forces de police des organes de presse" a déclaré Mme Filipetti. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, s'est également rendu sur place.
Dans un communiqué de l'Elysée, le président de la République, François Hollande, a fait part de son "émotion": "Le chef de l’Etat a demandé au ministre de l’Intérieur de mobiliser tous les moyens pour éclaircir les circonstances de ces actes et arrêter le ou les auteurs" dit le texte.
Du côté de l'opposition, Jean-François Copé, président de l'UMP, s'est dit "profondément choqué". Dans son communiqué, il explique : "Quelques jours après une tentative d’attaque similaire contre BFM, c’est bien la profession des journalistes qui semble être visée. C’est l’idée même de la Liberté qui semble prise pour cible. La liberté d’expression et d’information sans laquelle il n’y a pas de démocratie possible. Personne ne peut l’accepter".
L'auteur des coups de feu serait un homme, âgé d'environ 40 ans, avec les cheveux rasés et un long manteau.
Selon nos dernières informations, des coups de feu ont également été tirés devant le siège de la Société Générale à la Défense, il y a moins d'une heure. Un individu aurait pris en otage un automobiliste à la Défense, otage qui aurait ensuite été relâché au niveau des Champs-Elysées. Un hélicoptère survole actuellement Paris. Dans ces deux affaires, il s'agirait du même suspect.