Eric Cesari, président de Puteaux-Courbevoie, au coeur de l'affaire Bygmalion
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Facebook/ Eric Cesari
L'UMP a annoncé l'éviction d'Eric Cesari du poste de directeur général du parti. Les suspicions pesant sur lui dans l'affaire Bygmalion ont fragilisé ce proche de Nicolas Sarkozy, aujourd'hui attaqué par un conseiller communautaire sur ses fonctions de président de l’intercommunalité de Puteaux-Courbevoie.
L’étau se resserre autour d’Eric Cesari. Le président de l’intercommunalité de Puteaux-Courbevoie (Hauts-de-Seine) a été démis de ses fonctions de directeur général de l’UMP, lundi 16 juin. Un poste qu’il occupait depuis 2008. Cette éviction survient au lendemain de la prise de fonction du triumvirat composé d’Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon, à la tête du parti. Officiellement, cette décision doit permettre à Eric Cesari « de se défendre et à l’UMP de se protéger ». Mais il est clair qu’elle est surtout destinée à éloigner toutes les personnalités du parti impliquées dans la désormais célèbre affaire Bygmalion.
De fortes suspicions
Et ce proche de Nicolas Sarkozy, qui n’a pas bougé de la direction générale de l’UMP malgré les différents ténors qui se sont succédés au poste de secrétaire général (Patrick Devedjian, Xavier Bertrand puis Jean-François Copé), y est baigné jusqu’au cou selon Libération. Le journal rapporte en effet que le nom d’Eric Cesari et sa signature figurent bien sur les devis envoyés par la société Event & Cie, filiale de Bygmalion, à l’UMP. Pire, il serait même le seul à y être mentionné. Dès lors, il était difficile pour la nouvelle direction de l’UMP de conserver dans ses rangs un dirigeant sur qui pèsent d’aussi graves suspicions, aussi proche soit-il de l’ancien chef d’Etat. Et même s’il nie être impliqué de quelque façon que ce soit dans l’affaire, rejetant la faute sur le bras droit de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux.
Attaqué à Puteaux…
Sauf que ce départ forcé n’ampute pas Eric Cesari, âgé de 55 ans, de toutes ses fonctions. Il conserve ainsi la présidence de l’intercommunalité de Puteaux-Courbevoie. Et si le poste n’a rien à voir avec les fonctions qu’il occupait au sein de l’UMP, ce maintien questionne Christophe Grébert, conseiller municipal Modem à Puteaux, et membre d’opposition du conseil communautaire de Puteaux-Courbevoie. « Dans ces conditions, Eric Cesari peut-il rester président de l’intercommunalité de Puteaux-Courbevoie ? », s’interroge-t-il sur son blog. D’après lui, « nous ne pouvons donner des responsabilités à des élus d’abord occupés à leur défense personnelle », alors que « nous avons besoin d’élus pleinement engagés dans leur mission ». Et l’élu de rappeler que la « communauté de 130 000 habitants abrite le quartier de la Défense et gère plusieurs centaines de millions d’euros ».
Et lâché par ses pairs
Eric Cesari, qui semblait indéboulonnable à l’UMP grâce à sa relation avec Nicolas Sarkozy, est aujourd’hui lâché de toutes parts. Par Jérôme Lavrilleux d’abord, ce qui n’est pas une surprise tant les deux hommes se rejettent la faute dans l’affaire Bygmalion. « Cesari va faire croire qu’il était juste là pour s’occuper des serpillères et des balais », confiait le directeur de cabinet de Jean-François Copé dans Le Point. Mais pour lui, « la ventilation des comptes, ça s’est déroulé dans le bureau d’Eric Cesari avec Guillaume Lambert (ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy) et quelques autres personnes ». Mais aujourd’hui à l’UMP, les langues se délient à propos d’Eric Cesari. « Devedjian avait beaucoup de mal à fonctionner avec lui », expliquait un collaborateur du président du conseil général des Hauts-de-Seine. C’est un « fainéant », qui « ne bosse pas beaucoup » lâchaient d’anciens salariés de l’UMP à Mediapart. « Quand je l’interrogeais, il n’était jamais au courant de rien, expliquait également au site d’information un élu du parti dans les Hauts-de-Seine. On voyait bien que son vrai job, c’était d’aller voir Guéant et Sarkozy ». Aujourd’hui, celui qui a toujours su s’entourer de personnalités influentes semble bien seul pour préparer sa défense.