Portrait de campagne : Marielle de Sarnez, l’infatigable bras droit de François Bayrou.

Elle occupe son sillage depuis des années maintenant et elle est aujourd’hui la pièce maitresse de l’édifice Bayrou. Occupant le poste de directrice de campagne pour la seconde fois, Marielle de Sarnez occupe un rôle privilégié auprès du candidat centriste : conseillère, bras droit, responsable des fédérations, elle est un peu tout à la fois.

Cela fait plus de trente ans maintenant que les deux élus se connaissent, à la fois complémentaires et très proches. Elle est sa principale confidente au Modem, mais aussi celle dont la foi en son champion est inébranlable et François Bayrou lui-même la surnomme son « alter-ego ».

Ils se sont rencontrés dans les années 1970 et ne se sont plus lâchés depuis. Partis ensemble à la conquête de l’UDF dans les années 1990, elle le suit sans hésiter quand François Bayrou fait savoir, en 2002, qu’il ne veut pas rejoindre la maison commune de la droite qui se construit alors. Depuis, et malgré les nombreux appels du pied de l'UMP, elle reste fidèle au leader du centre, tout aussi désireuse que lui de s'émanciper des deux grands partis de la vie politique française, en qui elle ne croit guère.

L’influence qu’elle peut exercer sur François Bayrou se constate notamment au niveau des questions de société. Plus libérale que son champion, elle a réussi, petit à petit, à le convertir sur la question de l’homoparentalité mais aussi sur l’ouverture au monde. Elle l’incite à partir en visites à l’étranger et voir au-delà des frontières françaises. Avec des limites cependant.

Peu connue du grand public, elle s’est beaucoup montré dans les médias ces dernières semaines pour défendre son candidat, et ce avec une pugnacité démultipliée par un contexte électoral peu favorable à François Bayrou. Contre les journalistes qui montrent très clairement qu’ils n’y croient pas, Marielle de Sarnez monte au créneau et fustige les deux principaux candidats, dans la même veine que le député béarnais, utilisant les mêmes arguments, les mêmes thèmes et la même ferveur.

« Le seul avec qui je suis en phase, pour qui j’ai de l’estime » avoue la numéro 2 du Modem aux journalistes de Mediapart en décembre dernier, en décrivant le candidat centriste. « Quand je l’ai rencontré, j’ai eu l’image d’un homme politique qui savait écrire, un intellectuel. C’est un agrégé, un type qui pense, qui écrit. Et au fond, c’est rare pour un homme politique » défend-elle, et François Bayrou lui rend volontiers la pareille, la décrivant comme « une des femmes politiques les plus brillantes et les plus justes dans son raisonnement. Elle est précieuse (…) Elle est forte, respectée, courageuse ». Bref, le tandem Bayrou-Sarnez fonctionne à plein tube.