Olafur Eliasson regarde Versailles
Publié le Par Fabrice Bluszez
Anders Sune Berg
L'exposition des œuvres d'Olafur Eliasson, artiste d'origine islandaise, au palais de Versailles, est ouverte. Il pose un regard étrange sur le château, tout en effets d'optique.
Olafur Eliasson n'impose pas des œuvres colorées au Château de Versailles. Il ne creuse pas dans les plates-bandes. Ce n'est ni Jeff Koons (2009), ni Anish Kapoor (2015) qui avaient un peu heurté les sensibilités. Non, les oeuvres de l'artiste danois sont transparentes. Elles modifient notre perception et mettent en valeur le lieu, ses couleurs, ses matières, son dessin, recomposés à travers un jeu sur la lumière et sur l'eau.
En voici quelques exemples. Les photos sont d'Anders Sune Berg. On en saura plus sur le site du Château de Versailles. Olafur Eliasson y explique sa démarche :
« Historiquement, la cour était à Versailles un lieu d’observation constante – de soi-même et des autres – les strictes normes sociales de l’époque étaient maintenues au moyen d’un réseau de regards. L’architecture baroque du Château servait à accroître la visibilité, devenant l’admirable instrument d’un pouvoir exercé exclusivement par le Roi. Aujourd’hui, nous portons sur Versailles un regard différent, et quand je le visite, je me demande comment vous, visiteur, voyez ce site emblématique. Quel effet provoque-t-il sur vous ? Sommes-nous tous devenus des rois ? Le Versailles dont j’ai rêvé est un lieu qui responsabilise chacun. Il invite les visiteurs à prendre le contrôle de leur expérience au lieu de simplement consommer et être éblouis par la grandeur. Il leur demande d’ouvrir leurs sens, de saisir l’inattendu, de flâner à travers les jardins, et de sentir le paysage prendre forme à travers leur mouvement. Pour mon exposition cet été, je réalise dans le château une série de subtiles interventions spatiales en déployant des miroirs et des lumières ; dans le jardin, j’utilise le brouillard et l’eau pour amplifier le sentiment d’impermanence et de transformation. Les oeuvres diluent l’agencement formel des jardins tout en faisant revivre une idée originale, jamais réalisée, du paysagiste André Le Nôtre : l’installation d’une cascade dans l’axe du Grand Canal. Cette cascade qui ravive l’ingéniosité de l’ingénierie du passé est aussi construite que l’était la cour ; j’ai laissé ses éléments de construction à la vue de tous, apparemment étrangers, ils étendent la portée de l’imagination humaine. »
"Your sense of unit"
"Solar compression"
"Fog Assembly"
"Waterfall"
A voir jusqu'au 30 octobre 2016 au Château de Versailles (Yvelines).
Dans le château : tous les jours, sauf le lundi, de 9h à 18h30.
Plein tarif : 15 €. Tarif réduit : 13 €. Passeport : 18 €, et 25 € les jours de Grandes Eaux musicales.
Dans les jardins : tous les jours de 8h à 20h30, entrée gratuite.
Entrée de l’exposition dans le château et les jardins par la cour d’honneur.
- Fonctionnement "Waterfall" - Grand Canal : du mardi au dimanche (11h-12h30 et 15h30-19h)
- Fonctionnement "Fog Assembly" - Bosquet de l'Etoile : du mardi au dimanche (de 9h à 18h30 les jours de Grandes Eaux musicales et Jardins musicaux), et du mardi au dimanche :(11h-13h et 15h-17h)
- Ouverture de "Glacial Rock Flour Garden" - Bosquet de la Colonnade : de 9h à 18h30 les jours de Grandes Eaux musicales et Jardins musicaux et de 20h30 à 22h45 les soirs de Grandes Eaux nocturnes.
Billetterie sur le site.