Bernadette Lafont, ''une très grande actrice''
Publié le Par Gaspar S.
LRSY - flickr
Suite au décès de la comédienne, les réactions se multiplient. L'Élysée salue la mémoire d'une actrice qui ''mettait dans ses rôles de la fantaisie, de l'audace et de l'humanité''.
«Le cinéma français perd avec Bernadette Lafont une artiste qui avait su par sa liberté épouser tous les genres, de la nouvelle vague aux comédies populaires.» Ainsi le président de la République a rendu hommage à Bernadette Lafont. La comédienne est décédée jeudi 25 juillet à l'âge de 74 ans. Elle avait été victime d'un malaise – vraisemblablement cardiaque – lundi en début d'après-midi. Prise en charge par les pompiers puis le Samu, elle avait été transférée par hélicoptère au CHU de Nîmes.
L'actrice enchaînait les tournages et les projets. Nîmoise, elle se ressourçait régulièrement dans le nord des Deux-Sèvres. Elle s'apprêtait à tourner dans Les vacances du petit Nicolas dont la sortie est prévue en juillet 2014. Durant sa longue carrière, elle avait joué dans de très nombreux films et pièces de théâtre. À la fin des années 50, elle était devenue l'égérie de la nouvelle vague tournant notamment Le beau Serge de Claude Chabrol, puis La fiancée du pirate de Nelly Kaplan, Une belle fille comme moi de François Truffaut ou encore La maman et la putain de Jean Eustache.
En alternant des films exigeants et des comédies variées, elle était devenue une actrice incontournable du cinéma français, son rôle dans L'Effrontée, de Claude Miller, avec Charlotte Gainsbourg en 1985, lui avait permis d'obtenir le César du Meilleur Second Rôle féminin.
Le réalisateur Jérôme Enrico, avec lequel elle avait récemment collaboré, s'est dit «sonné» par l'annonce du décès d'une femme «avide de projet et fonceuse». Le cinéaste Lucien Jean-Baptiste a salué la mémoire d'un «monstre du cinéma» qui était un «bonheur de femme».
Des hommages politiques se sont également fait entendre. Dans un communiqué, Harlem Désir estime que Bernadette Lafont «laisse le souvenir d’une actrice lumineuse et chaleureuse» et que «par son immense talent, elle s'était imposée dans le cinéma d’auteur comme dans des comédies populaires». Bertrand Delanoë a adressé «au nom de Parisiens, «ses condoléances les plus sincères» à la famille de celle qui avait souvent incarné «la Parisienne éprise d’amour et de liberté». Jean-Pierre Chevènement, qui la connaissait bien, a rendu hommage à «une très grande actrice», qui a «fait rayonner le cinéma français depuis plus d’un demi siècle». Selon l'ancien ministre, l'actrice était «une grande dame que nous pleurons».