France Culture

Le vieux juif blonde, d’Amanda Sthers

Publié le  Par Pascal Hébert

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Amanda Sthers a plus d’une corde à son arc. En même temps que sort son dernier roman "Les gestes", la maison Grasset publie une de ses pièces de théâtre qui a rencontré un succès bien au-delà de ses espérance. "Le vieux juif blonde" a été l’événement théâtral de 2006. Mise en scène par Jacques Weber, la pièce est alors portée par Mélanie Thierry remarquable sur scène.

Avec la sensibilité qui la caractérise, Amanda s’interroge sur le simple fait de savoir « si nous sommes bien obligés de ressembler à ce que notre enveloppe corporelle nous impose, si notre psyché est forcément en accord avec notre âge, nos traits, et notre sexe, si une jolie fille blonde a le droit d’être profondément triste. »

Vaste thème universel en soi qui a reçu un large écho en France et dans le monde. Car en fait, que se passe-t-il avec Sophie, la vingtaine, élevée dans un milieu catholique, bourgeois ? Elle affirme s’appeler Joseph Rosenblath… qui lui-même se demande ce qu’il fait dans le corps de cette jeune fille.

Rescapé d’Auschwitz, Joseph a changé d’enveloppe corporelle et se retrouve, lui le juif, a devoir porter des chemises de nuit avec des broderies de petits cochons jouant de la flûte. Joseph Rosenblath est devenu cette femme.

Et tout va bien sens dessus dessous. Le désordre règne à tous les étages de cette vie à deux. Sophie manifeste des symptômes d’une personne âgée. « Elle aurait pu choisir protestante, bouddhiste, tchétchène, noire même noire j’aurais préféré, juive à la limite, mais pourquoi vieux juif ? » exprime la mère de Sophie, perdue devant cette situation inédite et incompréhensible dans une famille où les chemins sont si bien balisés.

Les séances de psy, les réunions familiales avec des personnages aussi incrédules que perplexes montrent aussi les limites de la compréhension de l’entourage de Sophie/Joseph. Mais que s’est-il passé pour que cette famille se trouve confrontée à ce trouble ?

 

Dans cette pièce épatante qui ne manque ni d’humour ni d’émotion, Amanda pointe son doigt tout simplement sur notre propre identité. Écrit alors qu’elle était enceinte, "Le vieux juif blonde" est un texte qu’Amanda portait en elle depuis longtemps. Son authenticité a fait l’unanimité. Et ce n’est pas une simple formule lorsqu’elle affirme : « Ce monologue dont le succès m’a dépassée a bouleversé ma trajectoire et ma vie. ». On peut la croire !

 

Pascal Hébert

"Le vieux juif blonde",  d’Amanda Sthers. Éditions Grasset. 73 pages. 13,50 €.







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