Ma mère cette inconnue, de Philippe Labro
Publié le Par Pascal Hébert
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Philippe Labro est un homme connu et reconnu dans le métier de la presse, du cinéma, de la littérature ou encore de la chanson. Si l’homme s’est livré au fil de ses romans en distillant une part de lui-même, jamais, il n’avait ouvert la voie de la filiation. Philippe Labro a remonté la chaîne généalogique pour s’arrêter sur les destins de sa mère et de sa grand-mère, de son père, sans oublier les mères de substitution.
Pour connaître en fin de compte ses racines du côté maternel, le journaliste a mené une véritable enquête. Fouillant les archives de l’état civil, interrogeant des témoins et surtout sa maman, Philippe Labro est allé au bout d’une histoire romanesque. Une histoire comme on peut en lire dans les romans slaves.
Netka, la maman de Philippe, est une rescapée de la vie. Enfant d’un amour clandestin entre une Française et un prince polonais, elle est le fruit d’une vie parallèle, comme beaucoup de bourgeois s’autorisaient. La vie aurait pu être belle pour Netka et son frère si la Révolution n’avait pas fait disparaître son grand-père paternel. Abandonnés, les deux enfants seront recueillis par une marraine à Versailles, qui leur permettra de suivre des études et de s’engager dans la vie.
Tout en remontant le fleuve de la vie de Netka, Philippe Labro découvre une femme de caractère, poète et journaliste. Une femme qui saura faire preuve de courage en cachant des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Une femme malicieuse, dont le fils nous dresse un portrait avec délicatesse et amour. Mais au-delà de l’histoire d’une mère inconnue, Philippe Labro, avec pudeur, nous interpelle sur l’amour que nous portons à nos proches avec cette belle question : « Aimons-nous assez, ceux que l’on aime ? »
Pascal Hébert
Ma mère cette inconnue, de Philippe Labro aux éditions Gallimard. 182 pages. 17 €.