2018 : mauvaise année pour Charles Maurras
Publié le Par Fabrice Bluszez
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150 ans après sa naissance, Charles Maurras connaît une mauvaise année. Non seulement il est viré des commémorations nationales, mais son journal, L'Action française, suspend sa parution.
L'année avait mal commencé pour le vieux maître provençal puis parisien, chantre du nationalisme intégral et du royalisme : le ministère de la Culture annonçait le dimanche 28 janvier que Charles Maurras était retiré du "Livre des commémorations nationales 2018".
Charles Maurras y figurait parmi 130 noms de personnalités historiques ou d'événements susceptibles d'être commémorés cette année avec la bénédiction de la république. De la signature du traité de Péronne en 1468 (souvenez-vous, Louix XI enfermé dans ce château par Charles le Téméraire), en passant par l'interdiction de la traite négrière en 1818 ou "mai 68" (on en discute encore)... La liste est sur le site FranceArchives. Pourquoi l'y avoir porté ? Il y a eu débat, et la commémoration n'est pas célébration, souligne-t-on dans La Croix. François Nyssen, ministre de la Culture, qui a rédigé la préface de ce Livre, aurait pu se souvenir qu'en 2011, Frédéric Mitterrand, avait dû supprimer l'écrivain Céline de la liste, comme le note France 24. Ultime clin d'oeil : pendant quelques heures, Maurras est en tête sur Twitter.
La fin du journal L'Action française
Il y a pire pour Charles Maurras : la fin de son journal L'Action française. Rappelons les faits : en 1898, Henri Vaugeois et Maurice Pujo, nationalistes, créent un Comité d'action française. Charles Maurras les rejoint. Il milite ensuite avec les antidreyfusards puis fonde en 1905 la Ligue d'Action française dont le journal sera L'Action française, nationaliste et royaliste. Cela se vend bien, jusqu'à 100.000 exemplaires. Maurras appelle à fusiller Léon Blum, s'emballe pour la Révolution nationale du maréchal Pétain... Evidemment, à la Libération, Maurras est condamné et le journal est interdit. Il re-paraît en 1947 sous le titre Aspects de la France. Il sera piloté par Pierre Pujo, fils de Maurice... Il avait repris en 1998 le nom de Action française 2000.
Le journal du 9 janvier 1934, après la mort de Stavisky.
En 2018, le journal cesse sa parution. Au numéro 2971, dans la 70e année, l'éditorial de François Marcilhac s'intitule "Au revoir". Devenu au fil du temps hebdomadaire puis bimensuel, était l'un des derniers à être vendus dans la rue, à la criée, par les jeunes militants royalistes.