Au pied de Notre-Dame : l’or et la monnaie
Publié le Par Laurent Pradal
Laurent Pradal
La crypte archéologique du parvis de Notre-Dame propose une exposition autour de l’histoire des monnaies à Paris, de l’Antiquité au 20e siècle.
L’histoire d’une ville se forge par son environnement, ses avancées politiques, sociales ou culturelles, mais elle se forge également par sa monnaie ! Une chose que la crypte archéologique met en exergue à travers une exposition intégrée au parcours initial du musée. Intitulée "L’or au pouvoir, de Jules César à Marianne", l’exposition propose, à travers dix étapes et différents personnages historiques, l’évolution de la société parisienne via sa monnaie.
On y découvre ainsi, pour commencer, que les Parisii, fondateurs de la cité gauloise située sur l’actuelle capitale française, avaient mis en place sa propre monnaie en or et en argent appelée statère (désignant aussi un poids du métal). Une monnaie qui témoigne encore aujourd’hui de la structure politique de la cité, avec une élite au pouvoir suffisamment éduquée et puissante pour battre sa propre monnaie.
L’empire romain invente la finance
L’exposition continue avec l’arrivée des Romains, qui fondent leur première monnaie deux siècles après les Grecs. Jules César avec son aureus et son sesterce, Antonin le Pieux, les empereurs Auguste et Julien, tous ont plus ou moins marqué l’histoire de la ville de Paris avec leur monnaie, chacun ayant sa propre titulature (ensemble des noms, surnoms et titres officiels des empereurs et de leur famille) inscrite sur l’avers ou le revers des pièces en or, argent ou bronze.
On retrouve ainsi à l’origine le Dominus noster n. pius felix augustus (Notre seigneur – nom de l’empereur – pieux et heureux auguste) sur l’avers, alors que sur le revers, on célèbre la Gloria Romanorum (la gloire des Romains), la Virtus exercitus (la valeur de l’armée) et la Reparatio felicium temporum (le retour des temps heureux). On apprend également que l’empereur Auguste, qui reçoit les pleins pouvoirs sur l’Empire romain après sa victoire face à Marc-Antoine à Actium en 31 avant J.-C., impose le sesterce comme l’unité de compte de l’économie romaine[1]. Il devient également Pontifex maximus (grand pontife) ainsi que Pater Patriae (Père de la patrie), deux titres qui figureront sur toutes les pièces de monnaie de l’époque.
Au Moyen-Âge : retour de l’or et de l’argent
Après les Romains, le parcours propose de se pencher sur l’usage des monnaies au Moyen-Âge, avec en particulier le retour de l’or et de l’argent comme métaux utilisés pour la fabrication de la monnaie. Au fil du parcours, on se promène aux différentes époques où la monnaie a eu son importance : Louis VII et ses deniers en argent, Philippe Auguste et son unité monétaire jusqu’au tout premier franc, dit « franc à cheval » au moment de la guerre de Cent Ans.
S’enchaînent la Renaissance avec Henri IV et le retour du portrait sur les pièces de monnaie, la période classique avec Louis XIII et le célèbre louis d’or, mais également la Révolution avec l’apparition de motifs révolutionnaires comme le génie ailé, le coq ou encore le bonnet de la Liberté. Pour terminer, l’exposition propose un parcours entre le Second Empire et la IIIe République, où les premières Marianne sont apparues.
Une exposition également interactive puisqu’elle propose aux personnes malvoyantes des reproductions à grande échelle que l’on peut toucher, pour en apprécier la forme, les gravures et les nervures. Pour les enfants, des activités sont proposées comme la reproduction de médailles à l’image que l’on souhaite, avec des pochoirs, ou encore faire apparaître son profil sur une pièce de monnaie, grâce à un photomaton situé en fin de parcours. Une manière originale de découvrir les monnaies parisiennes à travers l’histoire de la cité.
Pratique
L’exposition L’Or au pouvoir de Jules César à Marianne.
Dans la crypte archéologique du parvis de Notre-Dame, 7 place Jean-Paul-II, 75004 Paris.
Ouvert du mardi au dimanche de 10 à 18 heures.
Métro ligne 4, station Cité.
Tarif : 8 €, tarif réduit à 6 €. Gratuit pour les moins de 18 ans.