The Velvet Underground : l’expo envoûtante à la Philharmonie de Paris
Publié le Par Laurent Pradal
Gerard Malanga
Du 30 mars au 21 août 2016, Lou Reed, John Cale, Nico et toute la clique du Velvet Underground sont exposés à la Philharmonie de Paris, dans une rétrospective teintée d’une ambiance new-yorkaise à la sauce Warhol.
Décidément, la Philharmonie de Paris sait y faire pour ses expositions… Le musée de la musique propose jusqu’au 21 août 2016 une rétrospective retraçant l’histoire d’un groupe quasi éphémère (il a existé entre 1965 et 1970), et totalement dans la contre-culture : The Velvet Underground. Une mise en scène de l’événement qui fait écho à l’exposition consacrée à David Bowie il y a un an, c’est-à-dire hors des sentiers battus…
Le groupe est créé à New York d’un rapprochement entre deux musiciens de talent, l’Américain Lou Reed et le Gallois John Cale. Ils ont en commun un goût prononcé pour le rock’n’roll et les expériences borderline. Ainsi naît The Velvet Underground… un point de rencontre entre « la pop culture et l’avant-garde, entre l’art conceptuel et les rythmes tribaux ». Ils seront quatre au départ, Lou Reed, John Cale, Sterling Morrison (un guitariste épris de littérature) et Moe Tucker (la batteuse du groupe). D’autres collaboreront avec le groupe, comme Angus McLise, entre autres.
Lou Reed et John Cale, fondateurs du Velvet Underground (photo ©Adam Ritchie).
La rencontre avec Andy Warhol
En décembre 1965, le groupe tape dans l’œil d’Andy Warhol, qui leur met à disposition son atelier, la Factory, pour que le groupe rock puisse répéter. Il impose une voix, celle de Nico, compagne de l’artiste, qui deviendra la chanteuse du groupe. C’est à cette époque que la révolution musicale opère, même si la reconnaissance viendra bien plus tard.
Un premier album en 1967, The Velvet Underground & Nico, imposera une « révolution esthétique », mais « souterraine ». Il deviendra l’un des monuments de la culture rock. L’année suivante, le groupe se sépare de John Cale, l’un de ses membres fondateurs, et va se chercher une nouvelle identité. On notera également le départ de Nico et d’Andy Warhol.
Mais le déclin est là, et même si le succès est au rendez-vous, les ventes d’album peinent à décoller. Pour survivre, The Velvet Underground se jette à corps perdu dans une série de concerts à Boston, Philadelphie et à San Francisco, jusqu’au départ de Lou Reed le 23 août 1970.
Une exposition à l’image du groupe : anticonformiste
La Philharmonie propose plus qu’une expo… On pourrait même parler « d’expérience immersive ». Et pour cause, l’histoire du Velvet Underground est racontée « au présent par les témoins et acteurs de l’époque », et de manière non-conventionnelle, via des vidéos et des écrans tactiles qui permettent de connaître l’univers musical et les influences du groupe mythique. A l’entrée, un casque audio est prêté à chaque visiteur qui devra le brancher sur différentes interfaces pour pouvoir écouter musiques et extraits vidéos autour du groupe (pas toujours pratique puisqu’il y a en général six branchements, alors quand on est vingt… Il faut attendre).
On se balade de salle en salle en découvrant l’univers de chaque membre du groupe. Une grande pièce est même intégralement consacrée à l’influence de Warhol sur le rockband, avec un espace « détente » en forme de maison, où le visiteur est prié de s’allonger sur des matelas et de visionner une succession d’images – des photos prises par Andy Warhol lui-même – compilées avec une bande son reprenant des tubes du Velvet Underground ou des interviews, le tout diffusé sous la sous-pente du toit. On visite assis, couché, debout… Une manière bien plus intéressante de visiter et de s’informer sur l’un des groupes les plus psychédéliques de la culture rock.
Pratique :
L’exposition The Velvet Underground New York Extravaganza se tient jusqu’au 21 août 2016, à la Philharmonie de Paris, 221 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris. Métro : ligne 5, station Porte-de-Pantin. Ouvert du mardi au dimanche. Tarif : 10 euros, tarif réduit à 5 euros.