« Delacroix et l’antique », une vision moderne de l’antiquité au Musée Delacroix
Publié le Par Laurent Pradal
Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais/Patrice Schmidt
Le Musée Delacroix propose jusqu’au 7 mars 2016 une exposition revenant sur les liens entre l’œuvre du peintre de La Liberté guidant le peuple et les arts graphiques de l’antiquité.
Eugène Delacroix comme vous ne l’avez jamais vu… C’est ce que présente le Musée Delacroix avec une exposition, « Delacroix et l’antique », retraçant tout l’intérêt qu’avait l’artiste pour l’art de l’antiquité grecque et romaine et sa retranscription dans son œuvre. Une expo qui permet aussi au commissaire de l’événement, Dominique de Font-Réaulx, également directrice des lieux, de mettre en valeur le musée, dernière demeure et atelier d’Eugène Delacroix.
Un événement auquel contribue en partie le musée du Louvre, puisque le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines a prêté quelques-unes de ses œuvres dans le but de montrer l’attachement qu’avait Delacroix pour cette période de l’histoire, en particulier son approche de l’art. Une contribution que partage aussi la BNF, le département des Monnaies et médailles ainsi que d’autres musées du pays, ou encore le British Museum de Londres.
Une exposition qui permet également de mettre en avant tout ce qui se cache derrière une œuvre finie : la réflexion, les esquisses, les ébauches, les études pour parvenir à un résultat digne de l’artiste. Et une époque qui a captivé le peintre, qui ne s’est jamais rendu ni en Italie ni en Grèce pour étudier au plus près les œuvres et le style pour lesquels il portait autant d’intérêt. Seuls les livres et les musées lui ont apporté cette vision de l’art antique.
Delacroix n’est pas le seul à s’être intéresser à ce sujet : au XIXe siècle, l’étude des modèles de nu antique et leur reproduction étaient un exercice courant, voire obligatoire pour tout peintre ou sculpteur voulant exprimer son art. Mais la particularité d’Eugène Delacroix, en s’appropriant les « proportions idéales » définies dans ces œuvres et en les réinterprétant, le pousse à se détacher des autres artistes. Un exercice de copie qu’il voit comme « une source d’interprétation et non d’imitation », ce qui rend son travail d’autant plus intéressant.
Gravures, médailles, sculptures, peintures… l’exposition s’attache à établir ce lien entre l’œuvre de Delacroix et cette époque qui l'a fascinée. Chaque pièce de la maison que compose le musée évoque ce lien étroit, à travers ses propres œuvres, celles incrustées dans sa propre demeure, ses propres murs, ainsi que celles d’autres artistes présents dans l’exposition comme Archer Archibald ou encore Hippolyte Gaultron. Une présentation de ses œuvres qui montrent que Delacroix avait réussi ce que beaucoup ne sont pas forcément parvenus à faire : moderniser l’art antique tout en lui rendant ses lettres de noblesse et sa vivacité d’antan.
Pratique :
L’exposition « Delacroix et l’antique » se tient jusqu’au 7 mars 2016 au Musée Delacroix, 6 rue de Fürstenberg, 75006 Paris. Métro : ligne 4 station « Saint-Germain-des-Prés, ligne 10 station « Mabillon ». Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h30 à 17h30. Tarif : 7 euros.
Crédits photo :
horizontale : Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Adrien Didierjean
Vertical : Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec