Paris : le cinéma mythique La Pagode fermera le 10 novembre
Publié le Par Laurent Pradal
Flickr - Mart
Clap de fin ! Le cinéma La Pagode, situé dans le VIIème arrondissement de Paris, fermera ses portes le 10 novembre prochain, suite à de nombreux impayés de la part du locataire. Un bâtiment repris par la propriétaire, et qui ne devrait pas fermer bien longtemps le temps de le remettre à neuf.
Fin de séance pour La Pagode. Le cinéma au décor japonisant va fermer ses portes le 10 novembre prochain, après que la propriétaire des lieux, Elisabeth Dauchy, ait récupéré les locaux. Une information révélée par un communiqué de presse des gérants des lieux. « Nous sommes au regret de vous annoncer notre départ de La Pagode », explique le communiqué. Et de continuer : « Nous nous sommes battus juridiquement pendant 3 ans contre la propriétaire qui souhaitait récupérer le cinéma. La décision est tombé le 30 octobre en appel, et elle nous est défavorable ».
Le communiqué conclut : « Nous sommes donc expulsés, et dans l’obligation de quitter les lieux. Nous n’avons à ce jour aucune information officielle de la part de la propriétaire, mais nous espérons que La Pagode restera un cinéma et ré-ouvrira prochainement ». Un lieu emblématique qui accueillait encore 130 000 personnes chaque année, mais qui selon la propriétaire interrogée par nos confrères du Figaro, demeurera un lieu de projection : « La Pagode restera un cinéma. J’adore cet endroit et le septième art. La Pagode est une salle de cinéma magnifique, un morceau d'histoire de Paris » avait-elle évoqué. La cause de cette expulsion : des impayés de loyer depuis trois ans selon Elisabeth Dauchy, confirmés par le communiqué de presse d'A+Conseil, représentant du locataire des lieux, Europalaces Etoile : « Durant ces trois années la société Cinéma La Pagode s’est maintenue abusivement dans les lieux tout en cessant tout règlement de ses obligations et ce en dépit d’une injonction du Tribunal ».
La Pagode, plus qu’un cinéma, un incontournable de la capitale
L’histoire de ce lieu magique est connue de tous les Parisiens : l’édifice, construit en 1896 par l’architecte Alexandre Marcel, est une véritable œuvre d’art à lui tout seul. Un bâtiment commandé par François-Emile Morin, directeur du Bon Marché à la fin du XIXème siècle, pour son épouse qui en fera un lieu de mondanité. Ce n’est que bien plus tard, en 1932, que l’édifice, véritable ode au japonisme, deviendra un cinéma, pour ensuite ne projeter que des films d’Art et Essai dans les années 50.
Et puis c’est la consécration dans les années 60 ! Au programme : Eric Rhomer, François Truffaut, Luis Buñuel, Jacques Rozier… Que des grands noms du cinéma d’auteur sont diffusés dans le cinéma. Equipé d’une seconde salle dans les années 70, le bâtiment se refait une beauté et un ravalement de façade est effectué, ainsi que la construction d’un salon de thé dans le petit jardin orientale. Le cinéma était connu récemment pour ses qualités de « découvreur de talents », comme Pedro Almodóvar ou encore Emir Kusturica dans les années 80. Aujourd’hui, le bâtiment et les jardins sont classés au patrimoine historique. Une bien triste nouvelle pour les amateurs de cinéma d’auteur qui vont devoir trouver une autre salle en attendant la réouverture potentielle des lieux.